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<!--#include virtual="/header-start.html" --><title>La Shoa</title><!--#include virtual="/header-end.html" -->
<section>
<h2>Concentration</h2>
<p>Dès <time>1933</time>, sont organisés sur le territoire allemand des centres de détention et de travail. On y
enferme d'abord :
</p>
<ul>
<li>allemands "anti-nazis"</li>
<li>juifs</li>
<li>prisonniers de droit commun</li>
</ul>
<p>Ils sont destinés à interner - provisoirement ou définitivement - des individus jugés dangereux <q>par mesure de
sécurité, par mesure <strong>préventive</strong> ou par mesure de <strong>rééducation</strong></q>.
<p>A partir de <time>1939</time> le nombre des détenus s'y accroît considérablement : on y trouve pêle-mêle :</p>
<ul>
<li>déportés politiques (allemands, français, "juifs")</li>
<li>prisonniers de droit commun</li>
<li>homosexuels</li>
<li>témoins de Jéhovah</li>
<li>tziganes</li>
<li>"asociaux"</li>
<li>apatrides</li>
</ul>
<p>Ces camps, auxquels les terribles conditions d'existence ont valu le nom de <q>camps de la morte lente</q>, étaient
au nombre d'une douzaine : <span class="place">Dachau</span>, <span class="place">Buchenwald</span>, <span
class="place">Sachsenhausen</span>, <span class="place">Ravensbrück</span>, <span
class="place">Mauthausen-Gusen</span>, <span class="place">Stutthof</span>, <span
class="place">Neuengamme</span>, <span class="place">Dora-Nordhausen</span>, <span
class="place">Flossenburg</span>, <span class="place">Gross-Rosen</span>, <span
class="place">Theresienstadt</span>, <span class="place">Bergen-Belsen</span>, <span class="place">Natzweiler-Struthof</span>.
</p>
<p>Même s'ils n'avaient pas été spécifiquement prévus pour servir de camps de mise à mort, les camps de Stutthof,
Mauthausen, Sachsenhausen et Ravensbrück possèdent également des chambres à gaz. Elles sont relativement petites, et
ont été construites pour les prisonniers que les nazis considéent <q>inaptes au travail</q>. La plupart de ces camps
utiliseront le Zyklon B dans leurs chambres à gaz.
</p>
</section>
<section>
<h2>Extermination</h2>
<section>
<h3>T4</h3>
<p>A partir de <time>1939-07</time>, dans le cadre de l'idéologie eugéniste, le bureau de <abbr
title="Tiergartenstrasse 4">T4</abbr> (Berlin) commence à planifier un programme d'<q>euthanasie</q> pour
supprimer ce que les nazis qualifient de <q>vies inutiles</q> : des enfants et les adultes atteints de
déficiences, d'anomalies physiques ou de maladies mentales.
</p>
<figure class="right side">
<figcaption>Autorisation de Hitler pour le programme d’”euthanasie” (Opération T4) <span class="source">National Archives and Records Administration, College Park, Md.</span>
</figcaption>
<img src="/time/1/9/3/9/09/01/Hitler_T4.jpg">
</figure>
<p>Les médecins, le personnel médical et les administrateurs du programme craignant de possible poursuites,
cependant, Hitler fournit <time>1939-10</time> une décharge secrète en les protégeant, antidatée au <time>1939-09-01</time>
(début de la 2nde guerre mondiale), pour que l'on puisse penser que le programme était en rapport avec les mesures
de guerre.
</p>
<p>Les installations de gazage finalement mises en place dans le cadre de ce programme sont <span class="place">Bernburg</span>,
<span class="place">Brandenburg</span>, <span class="place">Grafeneck</span>, <span class="place">Hadamar</span>,
<span class="place">Hartheim</span> et <span class="place">Sonnenstein</span>. Les personnes à exterminer sont
rarement examinées, le plus souvent simplement sélectionnées sur dossier (médical, diagnostics établis par les
institutions d'où elles proviennent) par les "médecins" de T4. Ils sont alors transportés par le personnel du T4
au <q>sanatorium</q> qui fait office de centre de gazage. On leur annonce qu'elles vont faire l'objet d'une
évaluation physique et qu'elles vont prendre une douche désinfectante. Au lieu de cela, elles sont tuées dans des
chambres à gaz avec du monoxyde de carbone pur. Leurs corps sont immédiatement incinérés dans le four crématoire
des installations. Les cendres des victimes incinérées, prises en fait d'un tas commun, sont placées dans des
urnes sans identification précise, envoyées aux familles de chaque victime, avec un certificat de décès donnant
une cause et une date fictives.
</p>
<p>Cependant, le décès soudain de plusieurs milliers de patients qui avaient été accueillis dans des institutions,
avec des certificats de décès mentionnant des causes et des lieux de décès étrangement similaires, provoque la
suspicion. En fin de compte, le programme d'"euthanasie" est rapidement connu dans de vastes cercles de la société
allemande. Ces exterminations provoquent des protestations publiques, en particulier de la part de membres du
clergé allemand, au point que Hitler donnera finalement l'ordre d'arrêter ce programme fin <time>1941-08</time>,
après avoir fait près de {{70000 | number}} victimes.
</p>
<p><time>1942-08</time>, les exterminations reprennent, mais en secret. Les victimes ne sont alors plus tuées par
gazage mais par injection mortelle ou surdose de drogue administrée dans un certain nombre de cliniques à travers
l'Allemagne et l'Autriche. Bon nombre de ces institutions affament systématiquement leurs victimes, les adultes
comme les enfants. Le programme d'euthanasie se poursuivra jusqu'aux derniers jours de la 2nde Guerre mondiale, en
s'étendant ses victimes aux <q>asociaux</q>, aux patients en gériatrie, victimes des bombardements et travailleurs
forcés étrangers. Ces assassinats ont aussi lieu à l'intérieur de camps de concentration. Au total, le nombre des
victimes du programme aurait atteint {{275000 | number}} personnes <span class="source">débats du Tribunal militaire international à Nuremberg, 1945-1946</span>.
</p>
</section>
<section>
<h3>"Solution finale"</h3>
<p>Après l'invasion de l'Union Soviétique par l'Allemagne <time>1941-06</time> et l'extermination massive par
arme à feu de civils par des unités mobiles d'extermination (les <em>Einsatzgruppen</em>), ces dernières
commençent à se plaindre de fatigue (physique et psychologique) causée par le meurtre d'un grand nombre de femmes
et d'enfants. Ils se mettent alors à utiliser des camions hermétiquement fermés, dont l'échappement était dirigé
vers le compartiment intérieur. Ils gazent ainsi des centaines de milliers de personnes (principalement des juifs,
mais aussi des Tsiganes et des malades mentaux), ce qui s'avère moins onéreux. Le <time>1941-07-31</time> Hermann
Göring autorise alors Reinhard Heydrich à entamer des préparatifs pour la mise en œuvre d'une <q>solution
complète à la question juive</q>.
</p>
<p>A l'automne, Heinrich Himmler charge le général Odilo Globocnik (commandant des SS et de la police dans le
district de Lublin) de la mise en application d'un plan d'extermination systématique des juifs du gouvernement
général. Le est but d'éliminer physiquement le plus grand nombre possible de prisonniers, de la façon la plus
rapide et avec le rendement maximum. L'assistant de Globocnik, le commandant SS Hermann Höfle, est chargé de
l'organisation des déportations vers les camps.
</p>
<p><time>1941-12</time>, le premier "camp de la mort" est celui de <span class="place">Chelmno</span>, dans la
partie de la Pologne annexée par l'Allemagne. Il utilise d'abord des camions à gaz mobiles pour exterminer juifs
et tziganes, puis des chambres à gaz.
</p>
<p>Les SS tiennent cependant à ce que ces camps de mise à mort restent un secret d'état. Pour faire disparaître les
traces des gazages, des prisonniers sont sélectionnés pour constituer des unités spéciales (les <em>Sonderkommandos</em>)
chargées d'enlever les cadavres des chambres à gaz et de les incinérer.
</p>
<p><time>1942-03</time>, dans le Gouvernement Général de Pologne, les nazis créèrent trois autres camps de mise à
mort sur le territoire polonais de <time>1939</time> : <span class="place">Belzec</span>, <span class="place">Sobibor</span>
et <span class="place">Treblinka</span>. On peut alors à peine parler de camps, puisqu'il s'agissait de terminus
ferroviaires où, dès leur arrivée, les déportés (à l'exception d'un tout petit nombre choisi pour former les
Sonderkommandos) étaient directement conduits aux camions à gaz ou aux chambres à gaz (avec du monoxyde de carbone
généré par des moteurs diesel) sous prétexte de prendre des "douches" de désinfection. Au passage les gardes nazis
et ukrainiens insultent et battent parfois les victimes, à qui ordre est donné d'entrer les bras levés afin de
pouvoir faire entrer le plus grand nombre de personnes possible (plus l'entassement est grand, plus les victimes
suffoquent rapidement). Dans ces camps près de 1526500 juifs sont exterminés, jusque <time>1943-11</time>.
</p>
<p>Certains camps deviennent aussi "mixtes" (d'abord camps de concentration, puis aménagés pour une large part en
installations d'extermination avec chambres à gaz et crématoires) :
</p>
<ul>
<li><span class="place">Auschwitz-Birkenau</span> où est expérimenté pour la 1ʳᵉ fois le Zyklon B (utilisé
auparavant pour la fumigation) <time>1941-09</time> pour gazer 600 prisonniers de guerre soviétiques et 250
prisonniers malades. Les pastilles de Zyklon B se transformant en gaz toxique au contact de l'air, ce gaz se
révéle être un produit de gazage plus rapide et est choisi pour les exterminations en masse du camp. Ce camp
sera le plus grand avec, au printemps <time>1943</time>, 4 chambres à gaz, capables de gazer jusqu'à 6000 juifs
(12000?) par jour. <time>1944-11</time>, plus de 1 million de juifs y auront été gazés, ainsi que de des
dizaines de milliers de tsiganes, de polonais et de prisonniers de guerre soviétiques.
</li>
<li><span class="place">Lublin-Maïdanek</span>, qui sert avant tout à concentrer ceux des autres camps (Belzec,
Sobibor et Treblinka II) que les allemands épargnent temporairement et affectent aux travaux forcés. Les
prisonniers y sont alors gazés s'ils sont jugés inaptes au travail. Le camp compte également un entrepôt pour
les biens et les objets de valeur provenant des victimes des centres de mise à mort.
</li>
</ul>
<p>Après que <time>1942-05</time> Heydrich ait été assassiné par des partisans tchèques, le plan est renommé <q>Action
Reinhard</q>.
</p>
<p>Afin de dissimuler le plan d'extermination, les terrains de certains centres de mise à mort seront réaménagés ou
camouflés.
</p>
<p>Au total, on estime que la solution finale (extermination via chambre à gaz mais aussi fusillades et autre
moyens) aura exterminé 2/3 des juifs européens à l'époque (entre 5,1 millions <span
class="source">Hilberg, Raul</span> et 6 millions <span class="source">Lestchinsky, Jacob: économiste et statisticien</span>
de victimes juives), dont 2,7 millions dans des camps d'extermination.
</p>
</section>
</section>
<section>
<h2>Commémoration</h2>
<p><time>1945-05</time>, les autorités soviétiques et polonaises font un calcul théorique du nombre de personnes
tuées au camp de Birkenau (Auschwitz), qu'ils estiment à 4 millions <span class="source">Piper, Franciszek: “The number of victims”, in Ysrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz death camp, Washington D.C and Bloomington : United States Holocaust Memorial Museum and Indiana University Press, 1994. Chapitre 4, p. 65. On trouvera par ailleurs ce calcul <a
href="https://www.nizkor.org/ftp.cgi/camps/auschwitz/4-million-variant-02">ici</a>.</span>. Une plaque posée à
l'entrée du camp indique :
</p>
<blockquote>
<p>Ici, de <time>1940/1945</time>, quatre millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été torturés et assassinés
par les meurtriers hitlériens.
</p>
</blockquote>
<p>Le chiffre est progressivement imposé par les communistes aux historiens de l’Europe de l’Est <span class="source">"<a
href="https://www.phdn.org/negation/plaques4m.html">Les
plaques des «4 millions» d’Auschwitz</a>", PHDN, 2000-07-09</span>.
</p>
<p><time>1990</time>, une étude polonaise menée au musée d’Auschwitz s'aligne sur les chiffres avancées depuis
plusieurs années par les historiens occidentaux <span class="note">Par exemple dès <time>1961</time> par Raul Hilberg, qui fait son calcul de 5,1 millions de victimes à partir d'un chiffre de 1 million de victimes juives pour Auschwitz</span>,
revisant ce nombre entre 1,1 million (dont {{960000 | number}} juifs, {{70000 | number}} à {{75000 | number}}
Polonais, {{21000 | number}} tziganes et {{15000 | number}} prisonniers soviétiques — et 1,5 million <span
class="source">Le Monde, 1990-07-19</span> de victimes.
</p>
<p><time>1990-04</time>, se fondant sur cette étude polonaise, une équipe chargée par la ministre de la culture
(Mme Izabela Cywinska) de transformer le musée d’Auschwitz, fait enlever les plaques déposées au pied du monument
international aux victimes du nazisme, qui mentionnaient 4 millions de victimes.
</p>
<p><time>1995</time>, une nouvelle plaque est posée :
</p>
<blockquote>
<p>Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’hommes, de femmes, d’enfants, en majorité des juifs
de divers pays d’Europe, soit à jamais pour l’humanité un cri de désespoir et un avertissement !
</p>
</blockquote>
</section>
<section>
<h2>Négationnisme</h2>
<section>
<h3>Nombre de morts</h3>
<p>Suite à la révision du chiffre de la plaque d'Auschwitz, Robert Faurisson prétend que l'abaissement du chiffre
initial de 4 millions des autorités soviétiques doit nécessairement impliquer une baisse du nombre total de
victimes juives <span class="source">Faurisson, Robert: <em>Combien de morts à Auschwitz</em>, 1995-12</span>
(alors que le nombre total 5,1 millions a déjà été calculé depuis 1961 en prenant en compte 1,1 million de
victimes à Auschwitz).
</p>
</section>
<section>
<h3>Chambres à gaz</h3>
</section>
</section>
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