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<!--#include virtual="/header-start.html" --><title>Théorie du complot du
    SIDA</title><!--#include virtual="/header-end.html" -->
<p><time>1981-06</time> le CDC note une recrudescence de cas de pneumocystose chez 5 hommes homosexuels à Los Angeles
    <span class="source">"Pneumocystis Pneumonia - Los Angeles", <em>Morbidity and Mortality Weekly
        Report</em> (revue du CDC), 1981-06-05</span>. Dans les mois qui suivent, de plus en plus de cas sont recensés dans
    plusieurs autres villes du pays et il est noté chez plusieurs de ces personnes un état d'immunodépression.
</p>
<section>
    <h2>Infektion</h2>
  <p>A partir de <time>1983</time>, "service des mesures actives" de la 1ʳᵉ direction générale du KGB, avec l'aide de
        la <em>Stasi</em> est-allemande, mène l'opération Infektion, une campagne de désinformation pour faire croire que le
    SIDA est une arme biologique développée par le <a href="/org/us/region/wa/pentagone/index.html">Pentagone</a> <span
                class="source">Boghardt, Thomas: "<a
                href="https://docs.google.com/viewer?url=https%3A//www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/csi-publications/csi-studies/studies/vol53no4/pdf/U- Boghardt-AIDS-Made in the USA-17Dec.pdf">Operation
            Infektion - Soviet Bloc Intelligence and Its AIDS Disinformation Campaign</a>", <em>Studies in Intelligence</em>, vol. 53, n° 4, 2009-12</span>.
    </p>
    <p>Divers <a href="../../..">conspirationnistes</a> adoptent cette théorie.</p>
    <section>
        <h3>Strecker</h3>
        <p>Parmi eux, Theodore Strecker, un député des USA ayant un frère (Robert) médecin à Angeles, rédige un manifeste
            <span class="source">Stecker, T.: "<a href="https://www.umoja-research.com/bio-attack_doc.htm">This
        is a Bio-Attack Alert</a>" 1986-03-27</span> prétendant que des médecins américains traîtres, des bureaucrates de
            l'ONU et des officiels soviétiques seraient impliqués dans une gigantesque conspiration pour détruire les USA via
            une arme biologique : <q>Nous avons laissé l'<abbr title="Organisation Mondiale de la Santé">OMS</abbr> de l'ONU
                s'allier à des traîtres du <abbr title="National Institute of Health">NIH</abbr> américain pour entamer une
                attaque de l'URSS.</q> Strecker ajoute que la "Guerre contre le cancer" menée par le NIH serait une couverture
            pour développer le SIDA : <q>les virologues de l'OMS, du <abbr title="National Institute of Cancer">NCI</abbr> et
                du NIH ont écrit en anglais simple leur plan pour conquérir l'Amérique et sont en train de le mener sous la
                couverture de la recherche contre le cancer.</q> Ironiquement, Strecker voit bien l'URSS comme étant au cœur de
            la conspiration : il s'agit d'une tentative de mettre à terre les USA par les voies de la haîne, la lutte, la
            volonté, la confusion et l'inoculation de maladies. L'ennemi vise à contrôler la population par la maladie, la
            rendre dépendante via les remèdes qu'il propose, paramétrer chaque naissance, et réduire les USA au rang de
            serviteur du Soviet Suprême. Strecker envoie son manifeste au président et au vice-président des USA, aux
            gouverneurs de plusieurs états, ainsi que divers départements du gouvernement américain, les pressant de <q>reprendre
                les laboratoires de virus, par la force si nécessaire</q> ainsi que de prendre d'autres mesures dramatiques.
            Bien que d'autres conspirationnistes reprennent l'idée générale, le manifeste n'a pas l'effet galvanisateur
            qu'espéraient les Strecker.
        </p></section>
    <p>En 1987, dans le cadre de cette opération, le généticien est-allemand Jakob Segal publie une thèse où il accuse le
        chercheur Robert Gallo d'avoir créé dans les années 1970s à Fort Detrick, le principal laboratoire du <em>United
            States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases</em>, le SIDA en mélangeant le virus Visna-maëdi et
        le virus T-lymphotropique humain. En 1987-08, l'opération Infektion est abandonnée sous la pression diplomatique
        américaine.
    </p>
</section>
<p>Malgré cela, dans les années 1990s, la rumeur court toujours d'un virus mis au point par la CIA dans le but
    d'exterminer les homosexuels et les afro-américains. En <time datetime="1992-03"></time>, Yevgeni Primakov (alors
    directeur du renseignement russe, puis 1er ministre de Russie) avoue que la plupart des documents accusant les USA
    provenaient bien du KGB <span class="source">Izvestiya, 1992-03-19  &lt; "<a
            href=a"https://www.america.gov/st/pubs-english/2005/January/20050114151424atlahtnevel8.222598e-02.html">AIDS
        as a biological weapon</a>", <em>U.S. Department of State</em>, 2005-01-14</span>.
</p>
<section title="ADN">
    <p>En 1998, le Dr. Béatrice Hahn et ses collègues redécouvrent des échantillons de tissus et de sang congelés de 4
        chimpanzés de laboratoire, dont "Marilyn", morte en 1985, alors que les tests modernes de réactivité au HIV
        n'existaient pas encore.
    </p>
    <p>Suite à leurs analyses, ils estiment que le <abbr title="Simian Immunodeficiency Virus">SIV</abbr> existe chez les
        chimpanzés d'Afrique centrale <span class="note">Pan troglodytes troglodytes</span> depuis plusieurs centaines de
        milliers d'années. On montre que le HIV-2, moins connu que le HIV-1, mais qui cause aussi le SIDA, est lié à un
        virus infectant un primate africain, le mangabey. Par la suite, en 1998-1999, des scientifiques déterminent via
        l'analyse d'un ADN mitochondrique que <q>toutes les souches HIV-1 connues infectant l'homme</q> sont étroitement
        liées au <abbr title="Simian Immunodeficiency Virus">SIV</abbr> que l'on trouve chez les chimpanzés d'Afrique
        centrale. Ils ajoutent que le territoire naturel de ceux-ci <q>coïncide précisément avec les zones d'endémicité de
            groupe du HIV-1</q> <span class="source">Hahn, B. H. & al.: "<a
                href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9989410">Origin of HIV-1 in the
            chimpanzee Pan troglodytes troglodytes</a>", <em>Nature</em>, 1999-02-04</span>.
    </p>
    <p>D'autres découvertes s'ensuivent, retrouvant le virus HIV-1 dans l'échantillon de plasma d'un homme adulte Bantu
    ayant vécu en 1957 dans ce qui sera par la suite Kinshasa, en République Démocratique du Congo <span class="source">"<a
        href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9468138">An African HIV-1 sequence from 1959 and implications for
            the origin of the epidemic</a>", <em>Nature</em>, 1998-02-05</span>. En 2000, des scientifiques de <a
      href="/org/us/region/nm/lanl">LALN</a> utilisent leurs supercalculateurs pour analyser les relations entre
    diverses souches du HIV-1. Leurs calculs montrent que le virus HIV-1 principal s'est probablement établi chez
    l'Homme <span class="note">peut-être via la chasse aux singes pour leur viande, une pratique courante en afrique équatoriale de l'ouest</span>
    dans les années 1930s <span class="source">"<a href="https://www.sciencemag.org/content/288/5472/1789.short">Timing the Ancestor of
            the HIV-1 Pandemic Strains</a>", <em>Science</em>, 2000-06-08</span>, à l'occasion de la croissance en population
    et économique de la région de Kinshasa <span class="source">"<a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10628811">Origin of HIV Type 1 in
            Colonial French Equatorial Africa?</a>", <em>AIDS Research and Human Retroviruses</em>, vol. 16, n° 1, 2000, pp. 5-8</span>.
  </p>
</section><!--#include virtual="/footer.html" -->