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<TITLE>DRET</title>
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<p>La <em>Direction des Recherches et Etudes Techniques</em> est l'organisme de recherches militaires de l'armée, toutes
  armes confondues.
</p>
<p><time>1978</time>, <span class="people">Gilbert Payan</span> insiste pour présenter des scientifiques à <span
    class="people">Jean-Pierre Petit</span> et un jour débarquent 2 jeunes officiers, ingénieurs militaires de la <a
    href="DRET.html">DRET</a>. Il n'y a pas de suites apparentes.
</p>
<p><span class="people">Payan</span> prend donc sur lui de mettre directement l'universitaire Michel Billiotte, qui
  travaille avec Petit, en contact avec des gens de la DRET, dans l'optique d'un autre contrat, l'argent du premier
  ayant été mangé par l'étudiant volontaire et pessimiste. Sans doute parce qu'il faisait plus confiance à Billiotte, <a
      href="/people/p/PayanGilbert/index.html">P.</a> ne juge pas nécessaire que Petit soit informé de ce projet.
</p>
<p>Cependant Petit en est averti et reste quelque peu déconcerté. En effet, en dépit de son état physique assez délabré,
  il pense qu'il aurait pu rendre quelques services sur un projet fondé sur ses propres idées. Il monte alors à Paris
  pour rencontrer le général-sponsor qui s'occupe de ce projet de contrat, et lui propose ses services. Il confirma
  qu'un tel projet existe bien, mais qu'il ne peut lui en parler, car il est déjà classé secret-défense. Ceci explique
  peut-être pourquoi <span class="people">Payan</span> et Billiotte, en bons patriotes, ne l'ont pas tenu au courant.
  Mais la démarche de <span class="people">Petit</span> inquiète la DRET, qui n'y donne pas suite. <a
      href="/people/p/PayanGilbert/index.html">Payan</a> et Billiotte transportent alors leur patriotisme vers un autre
  laboratoire de Marseille, dont le directeur semble prêt à coopérer. Mais, là encore, la chose se sait. Une jeune
  journaliste de l'agence France-Presse, que Petit avertit, lui téléphone en lui disant :<q> Est-il vrai que votre
    laboratoire va lancer un programme de recherche sur les ovnis, sous la direction de M. Billiotte ?</q> Le
  patriotisme de ce directeur s'en trouve immédiatement refroidi. L'argent des ovnis, oui ; les ennuis, non. Pendant
  environ 2 ans, <span class="people">Payan</span> consacre ses efforts à aider d'autres gens.
</p>
<p><span class="people">Petit</span> est une fois de plus écarté de ces recherches de facto. Mais en dépit de sa bonne
  volonté, <a href="/people/p/PayanGilbert/index.html">G. P.</a>, qui avait aussi aidé les Toulousains quelques années
  plus tôt, faisait fausse route : les tuyères MHD des <span class="place">Rouen</span>nais explosèrent les unes après
  les autres. Disposer des calculs que nous avions faits, Lebrun et moi, ne se révélait pas être un guide suffisant,
  bien que, selon les confidences de Claude Thénard, responsable du projet-Rouen, qui tenait cette information de son
  contact à la DRET, un certain Bradu, <q>l'armée ait doublé toutes ces recherches dans ses laboratoires secrets</q>.
  S'il en était ainsi, il faut en conclure que les tuyères des militaires explosèrent aussi, à moins qu'ils aient pris
  plus de précautions dans le collage de leurs éléments. On ne le saura jamais.
</p>
<p>Vous croyez qu'il n'y a pas de recherche poussée, dans le monde, liée à cette propulsion MHD des OVNIS ? J.P. Petit :
  A mon avis, l'expérience d'annihilation d'onde de choc, que nous avions proposée avec Lebrun, a été réalisée avec
  succès au début des années 1980s, au Lawrence Livermore Laboratory, Californie, dans un cadre top secret. Mais le but
  n'est pas essentiellement de comprendre comment les ovnisfonctionnent : un engin qui pourrait filer en air dense, au
  ras des toits, à vitesse supersonique, serait un redoutable missile de croisière. Ceux qui existent actuellement sont
  subsoniques et ne dépassent pas les 900 km/h. Je sais que c'est cela qui intéressait la DRET.
</p>
<p>I. & S. : A votre avis les militaires français ont avancé, eux aussi, dans ce domaine ? L'intérêt de l'armée fut
  confirmé en 1995 <span class="source">[Petit 1995]</span> <span class="source">[Petit 1995_2]</span>. Mais, à mon
  avis, les ingénieurs militaires français, dans ce domaine, n'ont pas les compétences des Américains et surtout des
  Russes, lesquels étaient les leaders en MHD dans les années 1960-1970 <span class="source">[Petit 1995_2]</span>.
  L'expérience d'annihilation dans les gaz très chauds, déjà ionisés, comme dans cette manip en argon à 10000° C, que
  nous avions entièrement calculée, est une chose somme toute assez simple et d'un coût modéré, à l'échelle de la
  Recherche d'un pays. Ça n'est pas de la recherche lourde et la technologie est celle de la fin des années 1960 (nos
  expériences de MHD en milieu liquide correspondaient à une technologie des années 20). Au-delà, l'expérience en air
  froid est une autre paire de manches. Je ne sais pas si aujourd'hui les Américains en sont venus à bout, mais les
  Français, sûrement pas. Il y a, à la clef, de redoutables problèmes d'instabilité d'ionisation, de Vélikhov, que
  j'avais commencé expérimentalement à résoudre <time>1983</time>, dans ma chambre de bonne aixoise. Mes travaux
  furent présentés en 1983 au congrès international de MHD de Moscou. Mais, il restait un long chemin à parcourir. Si
  les militaires français ont insisté dans cette voie, j'imagine aisément les difficultés auxquelles ils se trouvent
  actuellement confrontés : ces instabilités redoutables, sur lesquelles j'ai travaillé 10 ans, se développent en un
  millionième de seconde. Il est hors de doute que cette présente interview sera lue et commentée dans les cénacles
  militaires et j'imagine les soupirs que pousseront alors les gens travaillant sur la MHD dans ces laboratoires secrets
  militaires. Il est vrai qu'avant d'abandonner la MHD, j'avais en tête tout un éventail de solutions, que je n'ai
  jamais publiées, ni écrites nulle part. Mais, pour moi, tout ceci appartient vraiment au passé. Un jour de 1987, j'ai
  mis des dizaines de kilos de dossiers, de calculs et de notes dans... une poubelle, pour faire de la place chez moi.
  15 ans de travail partis en fumée. Mais cela ne m'a pas rendu amer. Ce fut une étrange expérience professionnelle,
  c'est tout. J'y ai appris que la raison d'État jouait aussi dans le monde scientifique.
</p>
<p> (Article extrait du magazine "Incroyable et Scientifique" n° 13, juin - juillet 1997, p. 73)
</p>
<p>J'ai pris connaissance d'un texte, dans votre site, où mon nom se trouve mentionné par une personne qui souhaite
  rester anonyme, mais que vous décrivez comme étant relativement bien informée. La phrase me concernant est:
  "Jean-Pierre Petit affirme avoir été contacté pour ses travaux tournant autour de la MHD, qu'il avance pour expliquer
  certaines caractéristiques d'ovnis". Dans le contexte elle se réfèrerait à un contact dont l'armée aurait pris
  l'initiative. Ce contact a effectivement eu lieu en 1978. A cette époque le polytechnicien et ingénieur civil <a
      href="/people/p/PayanGilbert/index.html">G. P.</a>, "Monsieur bons offices dans l'échiquier ovni français, vis à
  vis des services officiels, des militaires et des politiques" avait tenu à faire visiter la cave, sans fenêtres, où je
  travaillai à l'époque, avec du matériel de fortune, par deux jeunes officiers, ingénieur militaires appartenant à la
  DRET (devenue la DGA). Il n'y eut aucune suite. Ma seconde et dernière rencontre avec des représentants de la DRET se
  situe à Rouen <time>1988</time>. Selon Claude Thénard, directeur des recherches en titre, maître de conférence à
  l'université de Rouen, l'Armée avait tenu à me tenir écarté de toute responsabilité scientifique dans cette opération.
  La convention fut néanmoins signée et je me rappelle très bien la réaction du responsable financier du laboratoire,
  Monsieur Trinité, à qui le Professeur Valentin, son directeur, avait demandé son avis après lecture du projet de
  contrat : - Oh, ça va : le bateau coule normalement.... Le bourse de Lebrun se trouva alors épuisé peu de temps après.
  J'avertis alors l'équipe de Rouen que j'abandonnerais immédiatement et définitivement la MHD si un moyen quelconque
  n'était pas trouvé pour lui permettre de continuer à travailler avec moi. Nous étions complêtement abandonnés, sur le
  plan financier, alors que G. P. poussait pour faire engager un chercheur belge (voir le livre cité, page 108),
  rétribué sur l'argent de ce contrat avec un salaire, ahurissant pour l'époque, de 23000 FF nets (d'autant plus que
  personne ne percevait de quelle manière cet homme, vues ses compétences, aurait pu se rendre utile dans ce projet).
  Les Rouennais convoquèrent alors la DRET en demandant pour Lebrun une bourse DRET de 7000 FF par mois. Ils savaient
  très bien que ma menace d'abandon n'était pas une parole en l'air, après 13 années d'un combat fort pénible.
  L'incontournable G. P. étant présent à cette réunion. Cinq délégués de la DRET y participèrent. Il n'y eut aucune
  réponse officielle. Un collègue du CNRS, Bernard Fontaine, (devenu aujourd'hui un responsable en pleine ascension,au
  CNRS), que ses fonctions de chercheur à l'Institut de Mécanique des Fluides de Marseille mettaient en contact étroit
  avec la DRET, me transmit simplement, une "réponse négative" part téléphone : - La DRET a dit non. Ton thésard devra
  se trouver un emploi dans le privé. Comme il a fait une thèse avec toi, il est inutile qu'il essaye de rentrer au CNRS
  ou qu'il espère trouver une place dans un quelconque labo de recherche français". Cela avait au moins l'avantage de la
  franchise. J'avertis alors immédiatement Claude Thénard de mon abandon immédiat et définitif. La manip Rouen périclita
  alors rapidement, privée de mes conseils scientifiques et techniques. Les responsables n'en furent pas tout de suite
  conscients. Lire à ce propos, dans mon livre "Enquête sur les OVNI", Albin Michel, pages 116 à 118, la reproduction
  intégrale d'un rapport rédigé à l'issue d'une convocation au laboratoire de Rouen du "Comité de suivi (de la manip de
  MHD), en date du 27 avril 1988, quelques mois après ma démission. Je cite : - Monsieur Thénard signale que Monsieur
  Petit ne désire plus faire de recherche en MHD et a donc envoyé sa démission au Comité de suivi. Le Comité en prend
  acte. Monsieur Fontaine (déjà cité) signale que le mauvais état de santé de Monsieur Petit est la cause principale de
  sa démission (Mensonger. Comme c'était lui qui m'avait oralement transmis la réponse négative de la DRET, il avait été
  le premier averti et connaissait mieux que personne les causes de cette démission). Dans la suite du rapport on lit
  "Destruction de deux veines d'essai" (les Rouennais ne savaient pas coller le plexiglass), "Destruction du circuit
  haute tension alimentant les bobines de Helmoltz destinées à créer le champ magnétique, les causes exactes de cet
  incident n'étant pas connues" (la MHD demande de l'expérience). À la fin du rapport, on lit "Ainsi Monsieur Thénard
  pense que cette nouvelle équipe est solide et que la démission de Monsieur Petit n'est pas une raison suffisante pour
  arrêter cette manipulation. G. P. approuve (...) et fait part de son soutien. Cet avis est aussi partagé par tous les
  membres de la réunion".
</p>
<p>Cependant <time>1979</time>, ces premiers fonds sont épuisés. Petit contacte alors le <a
    href="../cnes/gepan/index.html">GEPAN</a>, en proposant ses idées de <a
    href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a>. Il lui adresse un rapport de 200 pages, intitulé <em>Perspectives
  en magnétohydrodynamique</em>, contenant une masse d'idées "brutes". Selon le témoignage de <a
    href="/people/p/PayanGilbert/index.html">G. P.</a>, le général Rouvillois, un polytechnicien, ingénieur militaire,
  qui a fait Supaéro avec Petit, au titre de son "école d'application", entre à cette époque, enthousiaste, dans le
  bureau du général Carpentier, directeur de la DRET, en brandissant ce rapport et en disant : <q>Maintenant que nous
    avons les idées de Petit, pourquoi nous embarrasser de lui ?</q>
</p>
<p>La DRET est devenue la <a href="dga/index.html">DGA</a>.</p>
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