people/b/BaconFrancis/index.html
<!--#include virtual="/header-start.html" -->
<title>Francis Bacon</title>
<!--#include virtual="/header-end.html" -->
<figure class="left side">
<img alt="Francis Bacon" src="portrait.jpg"/>
<figcaption> Bacon</figcaption>
</figure>
<p class="exergue">Si un homme commence avec des certitudes, il finira par des doutes ; mais s'il se contente de
commencer avec des doutes il finira avec des certitudes<span class="source"> Francis Bacon</span></p>
<p>"Sir" Bacon naît <time>1561-01-02</time> à <span class="place">Londres (Royaume Uni)</span>. À 13 ans, il entre à
l'<span class="place">Université de Cambridge</span>. À 16 ans, il rédige un ouvrage de réfutation d'<span
class="people">Aristote</span>. De <time>1576</time> à <time>1579</time>, il voyage en <a
href="/org/eu/fr/index.html">France</a> pour <q>s'instruire des mœurs de ses provinces</q>. À 19 ans, il rédige un
traité sur l'<i>état de l'Europe</i>. Après la mort de son père, Bacon entreprend des études de droit et devient
avocat.</p>
<p><time>1593</time> il entre à la Chambre des Communes et devient le protégé du Comte d'Essex, favori d'élisabeth,
puis se retourne contre lui et obtient sa condamnation. Devenu favori du roi Jacques 1er et du Duc de Buckingham, il
cumule alors titres et honneurs et sa fortune s'accroît considérablement. <time>1618</time> il est nommé grand
chancelier.</p>
<section>
<h2>Une idée de la science</h2>
<p>Précurseur de la pensée moderne, Bacon veut dégager la science de la théologie qui a rendu, estime-t-il,
l'intelligence humaine <q>stérile comme une nonne</q>. Pour lui, <q>la science véritable est la science des
causes</q>. Il s'oppose à la logique <span class="people" title="Aristote">aristotélicienne</span> qui établit un
lien entre les principes généraux et les faits particuliers et, selon lui, se borne à exposer des découvertes déjà
existantes sans faire de vérification.</p>
<p> Il abandonne ainsi la pensée déductive (qui procède à partir des principes admis par l'autorité des Anciens) au
profit de l'interprétation de la nature, où l'expérience apporte de nouvelles connaissances. Ainsi préconise-t-il :
</p>
<ul>
<li> de soumettre la nature à l'expérience par une investigation au ras du sol : <q>ce ne sont pas des ailes qu'il
faut à notre esprit, mais des semelles de plomb.</q></li>
<li> de tirer de l'expérience une <a href="/science/methode/Inductivisme.html">induction</a>, non pas simplement
"totalisante" qui se borne à constituer le catalogue des données acquises, mais "amplifiante" qui passe <strong>des
faits connus à ceux qu'on peut "raisonnablement" leur assimiler</strong>.
</li>
</ul>
<p> Il dresse un état des connaissances pour en déterminer les parties <q>déficientes</q> qui sont à compléter et
entend réorganiser la carte du savoir en tenant compte de l'"avancement" historique de la science. Son <i>arbre des
connaissances </i> organisant le savoir sera repris par Diderot et d'Alembert pour l'<i>Encyclopédie</i><a
href="https://classes.bnf.fr/dossitsm/fabrency.htm#Bacon">.</a>
</p>
<p> Il invente des formulations imagées de l'idée de <strong>progrès</strong> : le savoir est pour lui un navire
dépassant les Colonnes d'Hercule (limite du monde connu dans l'Antiquité, image qui orne le frontispice d'<i>Instauratio
Magna</i>).
</p>
<p> Il pense que l'application de la science améliorera la condition humaine. Son utopie scientifique, exposée dans la
<i>Nouvelle Atlantide</i>, repose sur une société dirigée par <q>un collège universel</q> qui regrouperait
laboratoires, bibliothèques et observatoires où le travail de recherche serait réalisé par des équipes de
techniciens.
</p>
<p> Cependant, il laisse de côté l'outil principal d'interprétation de savants tels que <span
class="people">Galilée</span> et <span class="place">René Descartes</span>, les mathématiques et récuse le système
de <span class="people">Nicolas Copernic</span> comme étant conçu à seule fin de satisfaire des exigences
mathématiques.
</p>
<section>
<h3> Classification</h3>
<p> Il subdivise la science selon 3 facultés de l'esprit :</p>
<ol>
<li>l'histoire à la <strong>mémoire </strong></li>
<li>la poésie à l'<strong>imagination</strong></li>
<li>la connaissance à la <strong>raison</strong>, branche la plus développée dans laquelle il expose la
"philosophie", qui se divise en :
<ul>
<li>théologie naturelle</li>
<li>histoire naturelle</li>
<li>philosophie humaine.</li>
</ul>
</li>
</ol>
</section>
</section>
<p><time>1621</time> il est condamné pour corruption, perd sa charge et est rejeté de la vie publique. Il sera
publiquement réhabilité, mais il meurt peu après, <time>1626</time>.
</p>
<p><strong>Auteur de :</strong></p>
<ul>
<li><i>The Advancement of Learning</i>, traité "<i>de la valeur et de l'avancement des sciences</i>», 1605
</li>
<li><i>Instauratio magna, </i>1620, dont la 1ʳᵉ partie est une présentation détaillée des divisions des sciences et la
seconde partie, intitulée <i>Novum Organum</i> (ou "nouvelle logique" par opposition à celle d'Aristote), une
méthode pour guider l'esprit et avancer dans les sciences. Cet ouvrage sera interprété comme une déclaration de
guerre à l'aristotélisme.
</li>
<li> La <i>Nouvelle Atlantide</i> - publiée après sa mort en 1627</li>
</ul>
<p>On lui attribue la fondation de la Rose Croix, voire les manuscripts de Shakespeare, qui constitueraient <a
href="/science/crypto/archeo/enquete/dossier/OakIsland">le trésor de l'île aux Chênes</a>.</p>
<p>Il décède <time>1626-04-09</time> à <span class="place">Highgate</span>.</p>
<span class="source">Chalmers, Alan F., <em><i>What is this thing called Science</i>?</em> traduit <em>Qu'est-ce que
la science - Popper, Khun, Lakatos, Feyerabend</em>, La découverte, 1976. Réédité 1982</span>
<!--#include virtual="/footer.html" -->