people/b/BiotJeanBaptiste/index.html
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<p>Après avoir servi un court moment dans l'artillerie, il est nommé <time>1797</time> professeur de <a
href="/science/discipline/hard/form/math">mathématiques</a> à Beauvais, et <time>1800</time> devient professeur de
physique au Collège de France, à travers l'influence de Pierre-Simon Laplace, dont il a obtenu la faveur de lire les
premières épreuves de <i>La mécanique céleste</i>.</p>
<p><time>1803</time>, à un âge inhabituellement jeune, il est élu membre de l'Académie des Sciences. </p>
<section>
<h2>Pluie de pierres à l'Aigle</h2>
<p>Cette année-là, <time>04-26 ~13:00</time>, <q>l'air était tranquille, le ciel était serein, quand on aperçut de
<span class="place">Caen</span>, de <span class="place">Pont-Audemer</span>, et des environs d'<span
class="place">Alençon</span>, de <span class="place">Falaise</span> et de <span class="place">Verneuil</span>, un
globe en flammes, d'un éclat très brillant, et qui se mouvait dans l'atmosphère avec beaucoup de rapidité</q> <span
class="source">Biot, J.-B. : "<a
href="/time/1/8/0/3/04/26/Biot_LAigle">Relation d'un voyage fait dans le département de l'Orne pour constater la réalité d'un météore observé à l'Aigle le 6 floréal an 11</a>", édition Baudouin, thermidor an XI</span>.
</p>
<p>Il arrive quelque 3 semaines après l'événement, le meilleur qu'il pouvait faire ; il était à 120 miles de distance
et les nouvelles ne voyageaient pas vite <span class="source"><span class="people">Morrison, Philip</span> : "<a
href="/time/1/9/6/9/12/Morrison_AAAS">The Nature of Scientific Proof: A Summary</a>", Symposium de l'AAAS sur les ovnis, 26-27 décembre 1969, Boston (Massachussetts). Edité dans <span
class="people">Sagan, Carl</span>-<span class="people">Page, Thornton Leigh</span> : 1972, pp. 276-290</span>.
</p>
<figure class="right sie">
<img src="/time/1/8/0/3/04/26/Biot_LAigle/LAigle_Carte.jpg">
<figcaption>La chute de météores de L'Aigle est la 1ʳᵉ cartographiée de l'histoire</figcaption>
</figure>
<p>À cette époque, l'origine des "pierres tombées du ciel" est controversée. Malgré les hypothèses de Chladni dès
<time>1794</time> qui défendait l'idée que ces pierres provenaient de l'espace et engendraient les bolides lumineux
en raison de la chaleur dégagée par friction dans l'atmosphère, beaucoup de scientifiques refusaient de croire à une
origine extraterrestre dans ces pierres. Les derniers doutes à ce sujet furent définitivement balayés après la
publication à l'Institut de France du rapport de Biot sur la nature de la chute de L'Aigle.</p>
<p>C'est près de 3000 fragments qui s'abattirent dans la région de L'Aigle ce jour-là. Convaincu de l'origine des
météorites, Biot est envoyé sur place 2 mois après pour étudier précisément la nature de cette chute. Il rédigea la
première carte d'un champ de répartition de météorites, l'ellipse de chute, de près de 11 km<sup>2</sup>.</p>
<p>Accompagné d'un guide, Biot parcourt la campagne à la recherche de témoignages et de spécimens de météorites. Les
témoignages rassemblés émanent de plus de 20 hameaux dispersés sur une grande étendue, les témoins étant de mœurs et
d'opinions différentes.</p>
<blockquote>
<p>Les moutons, épouvantés par le bruit du météore, se serraient les uns contre les autres</p>
<p>C'était comme un roulement de tonnerre qui dura sans interruption pendant environ 5 mn, et qui était accompagné
d'explosions fréquentes semblables à des décharges de mousqueterie.</p>
<p>les pierres tombaient en sifflant autour d'eux comme la grêle</p>
<p>elles exhalaient une odeur de soufre si désagréable qu'on fut obligé de les mettre dehors</p>
</blockquote>
<p>Biot indique dans son rapport que tous ces témoignages relatent un phénomène qui concourt à faire admettre qu'il
est tombé des pierres aux environs de L'Aigle ce jour-là. Il achève son rapport en ces termes : <q>Je me suis borné
dans cette relation à un simple exposé des faits ; j'ai tâché de les voir comme tout autre les aurait vus, et j'ai
mis tous mes soins à les présenter avec exactitude. Je laisse à la sagacité des physiciens les nombreuses
conséquences que l'on en peut déduire, et je m'estimerai heureux s'ils trouvent que j'ai réussi à mettre hors de
doute un des plus étonnants phénomènes que les hommes aient jamais observés</q>.</p>
<p>Suite à son rapport, l'origine extraterrestre de ces "pierres tombées du ciel" ne fera plus de doute, et le
physicien Chladni sera alors honoré pour sa clairvoyance.</p>
</section>
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