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<p>Fils de Max Chassin (notaire) et de Suzanne Meriochaud. Il fait ses études au <span
  class="place">College de Blaye</span>, Lyçée de Bordeaux (il passe son bac math élem et philo à 15 ans et 3 mois),
  puis l'École de guerre. Il intègre l'École Navale <time>1919</time>, où il obtient le diplôme d'ingénieur
  <time>1921</time>.
  Il reçoit sa 1ʳᵉ citation avec la Croix de guerre T.O.E. comme enseigne de vaisseau lors des engagements sur les côtes
  du Rif <time>1925-09</time>. Il sort 1er de l'École d'aéronautique de Rochefort et entre dans l'aéronavale (aviation
  maritime) <time>1926</time>, donnant un cours supérieur de navigation aérienne à Brest en tant que jeune lieutenant de
  vaisseau. C'est à <span class="place">Agadir</span>, l'hiver de cette année-là, qu'il rencontre Antoine de
  Saint-Exupéry et fait la connaissance de Mermoz. Il fait partie d'une escadrille chargée de la couverture
  photographique du Grand atlas et de l'Anti-Atlas, basée à <span class="place">Agadir</span>, alors escale de la ligne
  Latécoère Toulouse-Dakar. <time>1929</time>, il est son professeur au cours supérieur de navigation aérienne
  (donnant notamment des cours à Saint Ex) ouvert par la Marine à Brest et dont il est le directeur. C'est à cette
  occasion qu'ils se lient d'une profonde amitié. Les 12 élèves du cours, polytechniciens et saint-cyriens, adoptent
  vite le pilote de ligne, qu'ils surnomment "Juby" à cause de sa récente provenance. Saint-Exupéry se signale vite par
  sa vive intelligence et par son étourderie. En mathématiques, il est très fort (sa préparation à Navale l'a beaucoup
  aidé). Malheureusement, il est occupé par la correction des épreuves de son premier roman <i>Courrier sud</i> qui
  polarisait toute son attention. Vient le jour de l'examen du certificat supérieur de navigation aérienne. Le
  Ministère, voulant que le cours de Chassin reste prestigieux de par sa sélection, oblige le professeur à coller 2
  élèves, alors que tous sont excellents. Pour d'obscures raisons, le 11ᵉ et le 10ᵉ sont intouchables. Eh bien, lui
  dit-on, <q>Collez le 9ᵉ</q>. Le 9ᵉ était Antoine de Saint-Exupéry... Ce qui ne l'empêcha pas un jour de devenir pilote
  d'essai.</p>
<p><time>1935</time>, officier de la Légion d'Honneur, il rejoint l'Armée de l'Air au moment de sa création et est un
  des premiers brevetés parachutistes à l'école de saut d'<span class="place">Avignon-Puault</span> <time>1936</time>,
  où il obtient le grade de capitaine. Promu commandant <time>1938</time>, il sort de l'École de guerre aérienne en
  <time>1939</time>. <time>1940</time>, il obtient le diplôme de l'École libre des Sciences Politiques, et représente
  la France au comité stratégique de Londres puis est affecté en mai au cabinet du chef d'état major de l'armée de
  l'air. 2 jours après l'armistice, il est à Alger et est envoyé au Maroc. En septembre, il commande le groupe 1/32
  composé de Glenn Martin qui reçoit l'ordre de bombarder Gibraltar, mais fait larguer ses bombes au large du rocher. Il
  est affecté au cabinet militaire du secrétariat d'État à l'aviation à Vichy tout en appartenant au réseau de
  résistance Ronsard-Troine. C'est lui qui pilote l'avion de l'amiral Darlan lorsque celui-ci se rend à Alger <time>1942-11-05</time>.
  Il participe activement aux négociations lors du débarquement américain et est envoyé au Maroc, puis à Dakar, pour
  rallier les forces françaises à l'effort franco-américain. Lieutenant-colonel <time>1943</time>, il est nommé
  directeur du personnel militaire de l'armée de l'air.</p>
<p>Il va ensuite en Afrique du Nord (<time>1942</time>), est nommé lieutenant-colonel (<time>1943</time>), colonel
  (<time>1944</time>), général de brigade (<time>1946</time>). Il pratique le sport avec ferveur : très doué au tir
  (champion de l'Armée de l'Air <time>1947</time>, sera président de la Société de Tir de l'Armée de l'Air), mais aussi
  pratiquant le tennis et le rugby (sera président du Conseil National du Sport Militaire français, membre du Stade
  Français).</p>
<p><time>1949</time> il est nommé général de division, puis sous-chef d'état-major de la défense nationale (<time>1946/1948</time>),
  commandant la 3ᵉ région aérienne (<time>1948/1951</time>), commandant de l'aviation en Indochine de
  <time>1951/1953</time>.</p>
<section>
  <h2>DAT (1953/1956)</h2>
  <p>Cette année-là, il devient commandant en chef de la Défense Aérienne du Territoire (DAT) à Versailles, avec sous
    ses ordres le capitaine <span class="people">Clérouin</span>. Ceci jusque <time>1956</time>, où il est commandant
    et coordinateur de la Défense Aérienne des forces alliées en Europe centrale auprès de l'<a
      href="/org/int/otan/index.html">OTAN</a> (<time>1956/1958-03</time>) et général de l'Armée Aérienne
    (<time>1957</time>), avant d'être autorisé à bénéficier du congé définitif du personnel naviguant en
    <time>1958-04</time>. Il est Grand Officier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre 1939-1945 et des T.
    O. E., commandeur des Palmes académiques, médaille coloniale, médaille d'or de l'éducation physique (pratique le
    tennis et le rugby), officier du British Empire, Grand Officier de l'ordre du Vietnam, Médaille de la France libre,
    Grand Croix du Nicham el-Anouar, etc.</p>
  <p><time>1958-06</time> il participe à la fondation du Mouvement populaire du <time>1958-05-13</time>, avant d'en
    démissionner <time>1958-09</time>. Cette année-là Chassin déclare :</p>
  <blockquote>
    <p>Devant les phénomènes extraordinaires que, presque chaque jour, un univers inconnu offre à notre étonnement, 3
      positions intellectuelles sont possibles :</p>
    <ol>
      <li><q><strong>la crédulité du primitif</strong>, qui accepte avec une foi simple les récits les plus merveilleux,
          admet très aisément le "surnaturel", ne critique pas les témoignages et, en conséquence, se trouve souvent le
          jouet des charlatans et des escrocs.</q></li>
      <li><q><strong>la crédulité de l'esprit fort</strong> qui, possédé par la croyance qu'il sait tout, enrage d'être
          confronté à des phénomènes qui ne cèdent pas à ses convictions. Ne trouvant pas dans son arsenal limité
          d'explication qui le satisfasse, il choisit de douter des autres plutôt que de lui-même et de récuser les
          faits les plus indiscutables pour éviter de mettre sa foi en question. Orgueil mal placé et anthropocentrisme
          périmé depuis <span class="people">Nicolas Copernic</span> et <span class="people">Galilée</span> font
        finalement de lui un danger pour la science, l'histoire le monde abondamment. </q></li>
      <li><q><strong>celle du véritable esprit scientifique</strong>, qui s'en tient aux faits pour les observer, les
        rassembler, les trier, les critiquer, les coordonner. C'est l'attitude de la modestie et de la soumission au
        réel. C'est celle d'<span class="people">Aimé Michel</span>, dans le livre passionnant qu'il consacre à la
        toujours brûlante question des Mystérieux Objets Célestes, livre qui, j'en suis certain, va complètement
        renouveler le sujet. </q></li>
    </ol>
    <p>Malgré le peu d'intérêt - pour ne pas dire l'hostilité - qu'à peu près partout dans le monde les organismes
      officiels ont jusqu'ici témoigné aux pionniers de cette recherche, le public a montré plus de prudence. L'homme de
      la rue a souvent plus de flair que certains savants, et il croyait déjà aux aéroplanes alors même qu'un professeur
      en Sorbonne démontrait l'impossibilité du plus lourd que l'air. Que des phénomènes étranges aient été observés,
      voilà qui ne fait plus de doute pour personne, et les explications dites "psychologiques" semblent bien avoir fait
      long feu. Le nombre de gens pondérés, intelligents, cultivés, en pleine possession de leur esprit, qui ont vu
      "quelque chose" et l'ont décrit, augmente de jour en jour. Des astronomes, des officiers, des ingénieurs, qui se
      gaussaient des fameuses "Soucoupes" ont dû, comme saint Thomas, venir à résipiscence en ouvrant les yeux. Récuser
      froidement leur témoignage devient de plus en plus téméraire.</p>
    <p>Qu'est-ce d'ailleurs qu'un témoignage ? Si un gendarme vient déclarer, à la barre d'une cour d'assises, "qu'il a
      vu un homme, muni d'un révolver, traverser la route en poursuivant un autre homme, et disparaître avec lui dans un
      bois", il ne viendra pas à l'esprit des jurés de discuter ce témoignage. Et si 3 autres gendarmes confirment le
      fait, et que le châtiment d'un assassin en découle, soyons assurés qu'une tête tombera. Mais que ces 4 gendarmes
      écrivent un jour, dans un rapport, "qu'ils ont vu un objet en forme de <a
        href="/science/crypto/ufo/observation/pan/aspect/forme/cigare">cigare</a> s'approcher rapidement en venant du
      nord, stationner pendant plusieurs secondes au-dessus d'un village, puis repartir vers l'est à une vitesse
      fulgurante en changeant de couleur", et l'on verra bien des hommes "sérieux" mettre en doute leur intelligence ou
      leur sobriété. On parlera d'"hallucination", de "ballon-sonde", d'"hélicoptère", de "phénomène lumineux". Ces
      mêmes esprits sérieux penseraient-ils à absoudre l'assassin si, pour expliquer le 1er témoignage, l'avocat
      affirmait que les gendarmes n'ont pas su reconnaître 2 chiens en train de folâtrer ?</p>
    <p>Que dans la masse des témoignages recueillis, dans des conditions souvent difficiles, il y a des observations de
      météorites, de ballons-sondes, et même des récits de fumistes et de demi-fous, voilà qui n'est pas discutables, et
      c'est justement ce qui impose le tri rigoureux dont nous parlions plus haut. Mais ce tri fait, il reste
      incontestablement - et tous les rapports américains le confirment - un certain pourcentage d'observations qui
      résistent à toutes les explications conventionnelles.</p>
    <p>On peut donc affirmer qu'il apparaît vraiment, dans le ciel qui nous entoure, de mystérieux objets.</p>
    <p>(...) L'affaire est trop grave pour l'humanité ! Le temps des chercheurs privés dépourvus de moyens comme Aimé
      Michel est passé. C'est aux gouvernements d'entrer en jeu, ne serait-ce que pour échapper à la menace d'une
      tragédie mondiale comme celle dont l'affaire de la plainte soviétique au Conseil de Sécurité a révélé la
      possibilité <span class="source">L'auteur fait allusion à une plainte déposée par les Russes, <time>1958</time>, contre une alerte atomique déclenchée par les réseaux radar américains. Ceux-ci avaient pris un objet non identifié pour un missile russe</span>.
      Car si l'on persiste à ne pas reconnaître l'existence de ces "objets non identifiés", on finira par les prendre
      pour les projectiles d'un agresseur. Et alors, le pire peut arriver.</p>
    <p>Une dernière question se pose alors : quelle est l'intelligence qui guide les mystérieux objets ? Et
      accessoirement, de quels moyens dispose-t-elle ? Questions majeures auxquelles il est pour l'instant impossible de
      donner une réponse. Nous devons donc nous contenter d'hypothèses.</p>
    <p>Intelligence humaine ? Peut-être. Les temps récents n'ont-ils pas montré que certains pays sont capables de
      faire, en un temps record, des progrès scientifiques énormes et d'en garder le secret absolu ? Hypothèse vexante
      pour l'Occident, dont nous connaissons les limites ! Mais, tout de même, explication peu probable, car les
      "objets" semblent bien utiliser des sources d'énergie que l'homme, quel qu'il soit, est encore loin de savoir
      capter.</p>
    <p>Intelligence extra-humaine ? Pourquoi pas ? Le temps est loin où <span class="people">Ptolémée</span> plaçait la
      Terre au centre d'un système solaire dont il faisait tout l'univers. Eddington n'affirmerait plus aujourd'hui sans
      doute que notre race est la race suprême et que l'intelligence humaine est la reine de l'univers. Nous sommes
      revenus à plus de modestie, et nous admettons fort bien qu'il puisse y avoir - et peut-être bien pas si loin de
      nous - des êtres dont le degré de civilisation dépasse largement le nôtre. Ne nions pas <em>a priori</em>. Gardons
      une attitude de prudence. Travaillons et réservons notre jugement.</p>
    <p>(...) Pourtant, "le vent de tempête qui souffle aujourd'hui sur la physique ne doit-il pas figer sur les lèvres
      des "hommes raisonnables" bien des rires jusqu'ici méprisants ? Les recherches sur la gravitation que l'on mène en
      ce moment partout dans le monde n'ont-elles pas l'espoir d'aboutir un jour ? Et le but où nous tendons, qui nous
      dit que d'autres ne l'ont pas déjà atteint ?
    </p>
    <p>Le destin des précurseurs est de souffrir pour la vérité, mais un jour arrive où on leur rend justice. Aimé
      Michel a choisi la voie difficile d'une recherche provisoirement discréditée. Puisse son effort n'être pas vain !
      Il est capital d'y voir clair. Il est capital de comprendre enfin des phénomènes qui conditionnent peut-être notre
      avenir (...) <span class="source"><i>À propos des soucoupes volantes - Mystérieux Objets Célestes</i> d'Aimé
        Michel, 1958</span>.
    </p>
  </blockquote>
  <p>Veuf de Marcelle Momard avec qui il a eut 3 enfants (Max, Pierre et Claude), il se remarie le
    <time>1961-04-15</time> avec Micheline Poggi-Chalais.
  </p>
</section>
<section>
  <h2>GEPA</h2>
  <p>À partir de <time>1964</time>, il préside le <a href="/org/eu/fr/asso/gepa/index.html">GEPA</a>. Sa position et ses
    déclarations aideront à crédibiliser le phénomène :</p>
  <blockquote>
    <p>Si nous persistons à refuser de reconnaître l'existence de ces objets non identifiés, nous finirons un beau jour,
      par les prendre pour des missiles guidés d'un ennemi, et il nous arrivera le pire.</p>
  </blockquote>
  <p>Chassin ne nie effectivement pas du tout l'existence d'un phénomène, cherchant à l'expliquer plutôt qu'à l'éluder.
    <q>Il se passe quelque chose et on l'étudie</q>, dit-il. Sa curiosité ne sera malheureusement pas satisfaite de son
    vivant. Peu de temps avant sa mort <time>1970-08-16</time> à <span
      class="place">l'hôpital militaire Laveran de Marseille</span> <span class="source">"<a
      href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1970/08/19/le-general-lionel-chassin-est-mort_2646249_1819218.html">Le général Lionel
      Chassin est mort</a>", Le Monde, 1970-08-19</span>, il confie à <span
      class="people">René
      Fouéré</span> et <span class="people">Françine Fouéré</span> les fondateurs du <a
      href="/org/eu/fr/asso/gepa/index.html">GEPA</a> : <q>J'aurais bien voulu savoir</q>.
  </p>
  <p>Chassin utilisera le pseudonyme de <i>Guy Severac</i>.</p>
</section>
<p><b>Auteur de</b> :</p>
<ul>
  <li><i>Le Chevalier Paul</i> avec le poète Léon Verane, 1932, <i>Renaissance du livre</i>.</li>
  <li><i>Les Conquérants de l'Infini</i></li>
  <li><i>Histoire militaire de la seconde guerre mondiale </i>(Payot 1947) - Couronné par l'Academie française</li>
  <li><i>Stratégie et bombe atomique</i></li>
  <li><i>La Conquête de la Chine par Mao-Tse-Toung</i></li>
  <li><i>L'Ascension de Mao-Tse-Toung</i></li>
  <li><i>Aviation-Indochine</i></li>
  <li><i>Belisaire</i></li>
</ul>
<!--#include virtual="/footer.html" -->