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<title>Nicolas Copernic</title>
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<figure class="left side">
<img alt="Nicolas Copernic" src="portrait.jpg"/>
<figcaption><q>Clarissimus et doctimus doctor Nicolaus Copernicus taurunensis canonicus warmiensis astronomus
incomparabilis</q></figcaption>
</figure>
<p>Mikolaj Kopernik naît <time>1473</time> à <span class="place">Torun (Pologne)</span>. éduqué par son oncle, Lucas
Watzenrode, évêque de Warmie, il a la possibilité de lire beaucoup et de fréquenter les meilleures écoles. Il va à
Bologne, où la Renaissance bat son plein. Il y suit une éclipse lunaire de l'étoile Aldébaran. Il découvre <span
class="people">Aristote</span>, <span class="people">Platon</span>, Plutarque, Ovide, Virgile, Euclide et <span
class="people">Archimède</span>. Il rentre au pays, avec un nom plus latin (Nicolas Copernic), et la tête pleine
des textes des anciens.
</p>
<p>Grâce aux progrès de l'imprimerie, Copernic n'a pas de mal à acquérir tous les livres qu'il souhaite. L'un d'eux, <i>l'Almageste</i>
de <span class="people">Ptolémée</span>, retient son attention. Mais Copernic sent bien que la théorie de <span
class="people">Ptolémée</span> contient des inexactitudes. Les prédictions de ce modèles quant aux positions des
astres souvent fausses. Il cherche à élaborer sa théorie héliocentrique pour y pallier.
</p>
<section>
<h2>Une théorie régnante insatisfaisante</h2>
<p>Aux temps de la Renaissance, c'est la redécouverte des textes anciens qui prévaut. Aristote est la référence
incontournable, le philosophe. Copernic partage son enthousiasme pour le modèle des sphères cristallines (sphères
emboîtées les unes dans les autres). Mais Copernic étudie également le maître d'Aristote, Platon, et s'accorde à
penser qu'une structure simple doit expliquer l'Univers, une simplicité absente du modèle de Ptolémée. Il dira :
<span class="extrait"><q>Un système de cet ordre ne paraît ni suffisamment complet, ni suffisamment agréable à
l'esprit.</q></span></p>
<p>Avant de placer le Soleil au centre de l'Univers, il faut d'abord montrer que la Terre se meut sur une orbite. Il
prend connaissance de travaux sur la <a href="/science/crypto/ufo/analyse/Relativite.html">relativité</a> comme ceux
de Nicolas de Cues ou de Nicolas d'Oresme.
</p>
<p>Copernic est également sensible à cette adoration du Soleil si répandue à la Renaissance. Travaillant ardemment,
consultant d'autres travaux (par exemple les Oeuvres morales de Plutarque par lesquelles il aura connaissance de la
thése <a href="/science/discipline/hard/nat/univ/astro/Heliocentrisme.html">héliocentrique</a> d'<a
href="../../d/DeSamosAristarque/index.html">Aristarque de Samos</a>), il finit par bâtir son modèle <a
href="/science/discipline/hard/nat/univ/astro/Heliocentrisme.html">héliocentrique</a>.
</p>
</section>
<section>
<h2>Elaboration d'une autre théorie</h2>
<figure class="right side">
<img alt="La structure du Cosmos selon Copernic" src="Copernic-9v.png"/>
<figcaption> La structure du Cosmos selon Copernic, dans le <em>De</em> <em><i>revolutionibus orbium coelestium</i></em>
<time>1543</time></figcaption>
</figure>
<p>Copernic habite à <span class="place">Frauenburg</span>, dans une tour au 3ᵉ étage. A partir de <time>1506</time>,
il observe les cieux quand le temps le permet. Il tente pendant des décennies d'améliorer sa théorie. Agé, il
griffonne les résultats de ses recherches. <a href="/time/1/5/4/3/index.html"></a> Il rencontre Joachim Rheticus
(1514-1574), son unique disciple, qui publie dès <time>1540</time> dans son <em>Narratio prima</em>les les idées de
son maître, et le convainc de les publier lui-même. Malheureusement, il ne peut accomplir sa tâche jusqu'au bout,
laissant le soin de la poursuivre au théologien luthérien Andreas Osiander. Dans l'ouvrage publié quelques années
plus tard <span class="source">Copernic, N.: <em><i>De revolutionibus orbium coelestium</i></em> (Des révolutions des orbes célestes), 1543</span>,
Osiander émet un avertissement en totale contradiction avec les idées de Copernic, présentant le contenu du livre
comme une simple vue de l'esprit ne visant pas à décrire la réalité concrète des choses.
</p>
<p>La théorie de Copernic y part du fait que le Soleil est le centre autour duquel tournent les <a
href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planètes</a> et permet de déterminer les dimensions relatives des
orbites planétaires. Les <a href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planètes</a> connues à cette époque
sont Mercure, <a href="/place/systeme/solaire/planete/venus/index.html">Vénus</a>, la Terre, <a
href="/place/systeme/solaire/planete/mars/index.html">Mars</a>, <a
href="/place/systeme/solaire/planete/jupiter/index.html">Jupiter</a> et Saturne. Seule la Lune tourne encore
autour de la Terre. Mais Copernic n'a pas de preuves directes pour étayer sa théorie, s'appuyant surtout sur des
aspects philosophiques et esthétiques.
</p>
<p>Pour les anciens, chaque <a href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planète</a> se déplaçait avec la même
période, environ 1 an. Copernic corrige cette erreur en proposant une méthode pour calculer la période sidérale de
chacune. Il propose de prendre en compte le temps que met une <a href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planète</a>
pour réapparaître à la même position du ciel, tout en appliquant une correction due au déplacement de la Terre
pendant ce temps. Il obtient pratiquement les mêmes valeurs qu'aujourd'hui. Il calcule également la distance de
chaque planète par rapport au Soleil, sur la base de la distance Terre-Soleil.
</p>
<p>La théorie de Copernic explique le mouvement rétrograde des <a href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planètes</a>
en abandonnant les épicycles de <span class="people">Ptolémée</span>. En effet les <a
href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planètes</a> situées après la Terre (dites supérieures), allant
moins vite dans leur déplacement, se font rattraper par la Terre régulièrement puis dépasser, donnant l'impression
que les planètes reculent sur leur orbite. Copernic explique par sa théorie que les planètes Mercure et <a
href="/place/systeme/solaire/planete/venus/index.html">Vénus</a> ne s'éloignent pas beaucoup du Soleil car elles
sont plus près de lui que la Terre. Il explique également que l'effet de rétrogradation des planètes situées après
la Terre (planètes "supérieures") est plus prononcé pour <a href="/place/systeme/solaire/planete/mars/index.html">Mars</a>
que pour <a href="/place/systeme/solaire/planete/jupiter/index.html">Jupiter</a> et pour lui même plus prononcé que
pour Saturne, du fait de l'éloignement croissant des planètes.
</p>
<p>La théorie de Copernic rencontre cependant un problème dans le fait que certaines planètes restent plus longtemps
dans un endroit du ciel que dans un un autre. Copernic propose des épicycles sur les orbites de celles-ci, épicycles
différents de ceux de <span class="people">Ptolémée</span> qui servent à expliquer le phénomène de rétrogradation
des planètes "supérieures".
</p>
<p>Copernic décentre les orbites des planètes par rapport au Soleil (<span class="people">Johannes Kepler</span>
démontrera plus tard que les planètes évoluent sur des orbites elliptiques dont le Soleil est un des foyers).
</p>
<figure class="left side">
<img alt=" Le visage de Copernic à l'époque de sa mort, en 1543, reconstitué par des archéologues en 2005"
src="/time/1/5/4/3/Copernic.png"/>
<figcaption> Le visage de Copernic à l'époque de sa mort, <time>1543</time>, reconstitué par des archéologues en
2005
</figcaption>
</figure>
<p>Son modèle se révèle ainsi assez complexe. Cependant il explique simplement les mouvements rétrogrades des planètes
supérieures et se révèle plus cohérent. Il retiendra ainsi les faveurs des astronomes même si ses prédictions ne
sont guère meilleures que celles de Ptolémée. Copernic influencera aussi beaucoup de philosophes en affirmant que la
vie doit exister ailleurs dans l'Univers, car pour lui la Terre ressemble à bien d'autres terres du ciel. C'est le
<strong>principe copernicien</strong>, ou <em>principe de banalité</em> : la place que nous occupons dans l'univers
n'a rien d'exceptionnel.
</p>
<p>Son livre, <i>De revolutionibus orbium coelestium</i>, publié l'année de sa mort, sera bien accueilli par
l'astronome hollandais Mästlin et l'astronome italien Benedetti. Mais il rencontrera moins de faveur parmi les
contemporains de Copernic, l'église, d'abord par l'entremise des protestants avec Luther et Mélanchton, l'interdit
<time>1616</time>. Entre temps elle aura fait brûler <span class="people">Giordanno Bruno</span> en
<time>1600</time>. En effet elle considère le fait de placer le Soleil au centre de l'Univers, immobile, comme un
sacrilège contraire aux écritures de la Bible. Cette interdiction sera prononcée à Rome.
</p>
<p>Cependant Mästlin et Benedetti enseigneront cette théorie à des élèves de choix : Mästlin à Kepler et Benedetti à
<span class="people">Galilée</span>.
</p>
</section>
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