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<!--#include virtual="/header-start.html" --><title>Alain Esterle</title><!--#include virtual="/header-end.html" -->
<figure class="left side">
  <figcaption>Esterle</figcaption>
  <img alt="Alain Esterle" height="282" src="portrait.jpg">
</figure>
<p>Esterle fait des études d'ingénieur (<span class="place">Ecole Polytechnique de Paris</span>, doctorat en
  mathématiques appliquées de l'<span class="place">Université de Washington</span>) et de politique scientifique à
  <span class="place">Institut des Etudes Politiques de Toulouse</span>.
</p>
<section>
  <h2>CNES</h2>
  <p>À partir des années 1970s il devient Ingénieur mathématicien au <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a>.</p>
  <p><time>1979</time> il succède à <span class="people">Claude Poher</span> à la tête du <a
      href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>, où il y promeut une activité intense tous azimuts : recherches sur des cas
    à haut indice d'étrangeté (dont le plus fameux est l'enlèvement de <a
        href="/science/crypto/ufo/enquete/dossier/Cergy">Cergy-Pontoise</a>), élaboration d'un modèle épistémologique
    original, participation à des conventions et rencontres ufologiques à l'étranger, diffusion d'un fascicule de
    présentation des activités du <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>, stand au salon de l'aéronautique du
    Bourget, interviews fréquentes dans les journaux et à la télévision et, par-dessus tout, publication des 2 premières
    Notes Techniques, disponibles également pour le grand public, dans lesquelles sont publiées les activités du groupe
    : création d'archives nationales, techniques d'évaluation des cas, codes mécanographiques, <a
        href="/science/crypto/ufo/analyse/statistique">statistiques</a> élémentaires sur les rapports d'observation
    transmis par la <a href="/org/eu/fr/dn/gendarmerie">gendarmerie</a>. À la différence de son prédécesseur pourtant,
    Esterle refroidit les rapports avec les ufologues privés, qui petit à petit commencent à manifester de la défiance
    envers le <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>.
  </p>
  <p>A partir de <time>1984</time>, à la suite de coupes budgétaires des fonds alloués au <a
      href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a>, le <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> entre en phase de sommeil : le
    Conseil Scientifique n'est plus convoqué ; les <em>Notes Techniques</em> ne sont plus publiées, non plus que les
    résultats des recherches et des études. À la fin de <time>1983</time>, Esterle est remplacé par <span
        class="people">Jean-Jacques Velasco</span>, sous la direction duquel le <a
        href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>, mis à part quelques interviews télévisées, tient un profil bas.
  </p>
  <p>Comme il faut fournir quelques moyens de recherche à <span class="people">Jean-Pierre Petit</span>, <span
      class="people">Gilbert Payan</span> lui obtient un contrat d'étude d'une "pompe à vide <a
      href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a>", fourni par le Ministère de l'Industrie. Des
    subsides qui permettront un dégrossissage des problèmes de la <a
        href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a> dans les gaz, toujours dans une cave, et se
    solderont par quelques publications scientifiques. En 1979, ce pactole est épuisé. Petit contacte alors Esterle, en
    proposant ses idées de <a
        href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a>. Il adresse au <a
        href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> un rapport de 200 pages, intitulé <em>perspectives en <a
        href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">magnétohydrodynamique</a></em>, contenant une masse
    d'idées "brutes". Selon le témoignage de <span class="people">Payan</span>, le général Rouvillois, un
    polytechnicien, ingénieur militaire, qui a fait Supaéro avec <span class="people">Petit</span>, au titre de son
    "école d'application", entre à cette époque, enthousiaste, dans le bureau du général Carpentier, directeur de la <a
        href="/org/eu/fr/dn/DRET.html">DRET</a>, en brandissant ce rapport et en disant : <q>Maintenant que nous avons
      les idées de <span class="people">Petit</span>, pourquoi nous embarrasser de lui ?</q></p>
  <p>Mais <span class="people">Payan</span> juge que l'affaire n'est pas mûre. Le <a
      href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a> embauche alors un jeune chercheur, <span class="people">Bernard Zappoli</span>,
    docteur ès sciences, mécanicien des fluides et élève de <span class="people">Petit</span>, pour s'occuper, à
    Toulouse, de recherches de <a href="/science/crypto/ufo/glossair.html">MHD</a>. Confiant dans les compétences dont
    se réclame <span class="people">Zappoli</span> (qui en fait n'a jamais effectué le moindre travail en <a
        href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a>), Esterle passe contrat avec 2 laboratoires de
    Toulouse, dépendant du <a href="/org/eu/fr/dn/onera/cert/">CERT</a>, dont le <a
        href="/org/eu/fr/dn/onera/cert/dermo">DERMO</a
    >, dirigé à l'époque par le professeur Thourel, très lié avec l'armée, pour tenter de concrétiser une des idées
    trouvées dans le rapport fourni par <span class="people"
        title="Jean-Pierre Petit">Petit</span>. Il s'agit de l'extension, dans un gaz froid, du thème de la suppression
    du sillage turbulent, réussie par <span class="people"
      title="Jean-Pierre Petit">Petit</span> <time>1976</time> dans des expériences d'hydraulique. <span
        class="people">Payan</span> patronne, dans l'ombre, ce nouveau projet.
  </p>
  <p>Les idées de <span class="people" title="Jean-Pierre Petit">Petit</span> ne sont pas "piégées". C'est la <a
      href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a> qui est une discipline déconcertante, pleine de
    chausse-trappes et requiert des masses de connaissances annexes, de l'imagination, du talent. L'équipe toulousaine
    se plante lamentablement, 10 ans après l'équipe que Valensi avait, à l'IMFM, mis sur l'idée que <span
        class="people"
        title="Jean-Pierre Petit">Petit</span> avait su, lui, concrétiser expérimentalement.
  </p>
  <p>Un jeune ingénieur militaire, ayant quelques connaissances d'autodidacte en matière de plasmas, Henri Bondar, est
    appelé à la rescousse. Découvrant ce qui n'est autre qu'une lamentable tentative de pillage scientifique, choqué, il
    prévient <span class="people" title="Jean-Pierre Petit">Petit</span> et lui remet en mains propres le rapport qui
    décrit la gabegie menée par <span class="people">Zappoli</span> et Esterle. Il payera d'ailleurs fort cher cette
    réaction d'honnêteté intempestive. <span class="people" title="Jean-Pierre Petit">Petit</span> est furieux, car il
    réalise que s'il avait été au cours de ces recherches, il aurait pu résoudre en quelques jours les problèmes dans
    lesquels <span class="people">Zappoli</span> s'est enlisé <span class="source"><span class="people"
        title="Jean-Pierre Petit">Petit</span>, J.-P.: <em>Enquête
            sur les OVNI</em>, p. 90</span>. Il publie alors des extraits du rapport dans une petite revue ufologique
    tenue à l'époque par <span class="people">Perry Petrakis</span> : <em>OVNI-Présence</em>, qui titre en couverture
    <em>GEPAN : une manip' de trop</em>.
  </p>
  <p>On peut se demander comment de tels amateurs ont pu conduire le <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a> dans une
    aventure aussi lamentable. Mais à l'époque il n'y a personne de compétent en <a
        href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">MHD</a>, ni au <a
        href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a>, ni sans doute au sein de la recherche militaire elle-même. N'oublions pas que
    la France est restée hors-jeu pendant plus de 10 années, <span class="people" title="Jean-Pierre Petit">Petit</span>
    ayant été le seul à poursuivre des recherches dans ses caves successives. Le <a
        href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> n'a pas non plus de statut bien défini. Il fonctionne "comme un
    département", étant donné qu'il ne s'est pas avéré possible de l'intégrer en tant que service d'un département déjà
    existant. Esterle a donc eu "la bride sur le cou" .
  </p>
  <p>Le <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a> craint le scandale. Le <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> disparaît.
    Il n'est pas dissout, mais on annonce simplement qu'il a été remplacé par une autre structure : le <a
        href="/org/eu/fr/cnes/sepra">SEPRA</a>, dont on confie la direction à <span
        class="people">Jean-Jacques Vélasco</span>, technicien d'Esterle (brevet de technicien supérieur d'optique).
    Esterle et <span class="people">Zappoli</span> disparaissent dans des placards et on n'entendra plus parler d'eux,
    pas plus que de <span class="people">Poher</span>, d'ailleurs.</p>
  <p><span class="people">Hubert Curien</span>, lorsqu'il avait conçu le <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>,
    l'avait mis sous le contrôle d'un conseil scientifique de 7 membres. L'un d'eux, polytechnicien et haut
    fonctionnaire à la <a href="/science/discipline/hard/nat/univ/meteo">météorologie</a> nationale, <span
        class="people">Christian Perrin de Brichambaut</span>, n'accepte pas cette mise à la trappe, après une douzaine
    de réunions de ce conseil et réclame une ultime convocation, avant dissolution. Il effectuera plusieurs démarches
    auprès du <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a> <span class="source">reproduction de ces courriers dans <i>Enquête sur les
            OVNI</i>, pp. 127-132</span> mais n'obtiendra jamais satisfaction. Sur son lit d'hôpital, juste avant sa
    mort, il écrira un "testament" dans lequel il fait part de sa certitude de "l'hypothèse extraterrestre" (Paru dans
    "Science Frontières")
  </p>
  <p>La fonctionnalité du <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> se dégage maintenant clairement, en tant que
    structure destinée à capter les idées et les travaux scientifiques issus du secteur civil, pour aller ensuite
    fertiliser la recherche militaire. Cela, <span class="people">Payan</span> le sait, dès le départ, alors que <span
        class="people" title="Jean-Pierre Petit">Petit</span>, qui l'ignore, mettra des années à le comprendre. Mais
    après le scandale déclenché par l'initiative d'Esterle, le <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a> n'a plus de
    raison d'être et disparaît. Soucieux de ne pas voir se rééditer une telle mésaventure, le <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a>
    a d'ailleurs soigneusement limité la marge de manœuvre du <a href="/org/eu/fr/cnes/sepra">SEPRA</a>, dont la tâche
    doit désormais se limiter aux enquêtes et à l'archivage des données.
  </p>
  <p><time>1981-01</time>, à l'<a href="/science/crypto/ufo/enquete/dossier/TransEnProvence">affaire de
    Trans-en-Provence</a>, avant la disparition du <a
      href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>. Rappelons les faits <span class="source">Petit, J.-P.: <i>Enquête sur les
    OVNI</i>, p. 120</span> <span class="source">rapport COMETA, p 22</span> : un homme d'origine italienne, Renato
    Nicolaï, voit un jour atterrir, assez violemment, une mini-soucoupe de 2 m de diamètre, sur son terrain. Inquiet, il
    observe l'objet, en se tenant caché derrière un muret. Au bout d'une minute, celui-ci décolle et disparaît derrière
    une frondaison d'arbres. À l'époque Alain Esterle est encore chef du <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>. 2
    hasards se conjuguent alors. Après que la femme de Nicolaï a prévenu une voisine, épouse d'un gendarme, ce dernier
    vient faire son enquête. Bien inspiré, celui-ci a l'idée, non d'arracher des luzernes sur le bout de terrain où
    l'ovni, en se posant, a laissé des traces de ripage, mais d'emmener à la fois les végétaux et leur support terreux,
    dans une boite de chaussure. Ces échantillons arrivent au <a href="/org/eu/fr/cnes/gepan">GEPAN</a>, à Toulouse,
    puis, 11 jours plus tard, sur la paillasse d'un biologiste de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique)
    le professeur <span class="people">Michel Bounias</span>. Celui-ci a fait sa thèse sur "les traumatismes subis par
    des végétaux soumis à une forte irradiation", en collaboration avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Il
    est donc particulièrement compétent pour analyser ces fines tiges de luzerne et découvre que "leur équipement
    pigmentaire" a été fortement modifié. Il demande alors une nouvelle prise d'échantillons, à des distances
    croissantes du point d'impact. Ces nouvelles analyses révèlent un phénomène de grande ampleur (sur dix mètres de
    diamètre, voir figure 6 du livre précité). Au centre, certains composants de la plante ont été détruits à 80 %.
    Puis, progressivement, ce traumatisme s'atténue, en suivant une loi en 1/r<sup>2</sup>, suggérant l'action d'un
    rayonnement. La courbe est extrêmement régulière (coefficient de corrélation : 0,99 !).
  </p>
  <p><span class="source">Esterle, A.: <i>L'homme dans l'espace</i>, PUF, Collection "Nouvelle encyclopédie
    Diderot", 1993, dont <i>En manière d'épilogue</i> de <span class="people">André Lebeau</span></span> <span
      class="source">Esterle, A.
    &amp; Schaffar , Laurence: <em>Organisation
        de la recherche et conformisme scientifique, </em>PUF, Collection "Nouvelle encyclopédie Diderot",
  1994 Esterle, A. : un brevet de "voile solaire" partagé avec le <a href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a>,
  destinée à la propulsion de véhicules spatiaux par l'énergie des photons.</span></p>
</section>
<section>
  <h2>Défense</h2>
  <p><time>1995</time> Esterle quitte le domaine spatial pour celui de la Défense, où il est directement impliqué
    dans l'adaptation de l'organisation et la capacité militaire française au nouveau contexte européen et
    international.
  </p>
  <p><time>2000</time>, il rejoint le <a href="/org/eu/fr/dn/SGDN.html">SGDN</a> comme directeur adjoint de la <a
      href="https://www.ssi.gouv.fr/fr/dcssi">DCSSI</a> où il joue un rôle moteur dans la définition d'une politique de
    sécurité nationale pour les Technologies de l'Information et dans sa mise-en-œuvre inter-ministérielle jusqu'en
    <time>2005-08</time>.
  </p>
  <figure class="right side">
    <figcaption> Esterle à l'ENISA</figcaption>
    <img alt="Esterle à l'ENISA" height="148" src="Portrait_ENISA.jpg" width="223">
  </figure>
  <p>Par la suite il est nommé directeur technique de l'<a href="https://www.enisa.europa.eu">ENISA</a>, puis crée <a
      href="https://www.esteralconsulting.com"><em>Esteral Consulting</em></a>, une société d'expertise en sécurité de
    l'information et des réseaux.
  </p>
</section>
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