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<title>Paul K. Feyerabend</title>
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<figure class="left side">
  <figcaption>Feyerabend jeune</figcaption>
  <img src="PortraitJeune.jpg"/>
</figure>
<p>Feyerabend naît <time>1924-01-13</time> à <span class="place">Vienne (Autriche)</span>, où il suit sa scolarité
  jusqu'au cycle secondaire. Durant cette période, il prend l'habitude de beaucoup lire, développe un intérêt pour le
  théâtre et entâme des leçons de chant. Après avoir reçu son diplôme du cycle secondaire, il est incorporé dans
  l'Arbeitsdienst allemande. Après un entrainement simple à <span class="place">Pirmasens (Allemagne)</span>, il est
  assigné à une unité à <span class="place">Quélern en Bas (Roscanvel, France)</span>. <q>Nous avons tourné dans la
    campagne, creusé des fosses puis nous les avons rebouchées</q>, racontera-t-il. Après une courte permission il
  rejoint l'armée et les volontaires pour l'école d'officier. Il espère que la guerre sera finie à la fin de sa
  formation d'officier, mais ce n'est pas le cas. à partir de <time>1943-12</time>, il sert comme officier dans la
  partie nord du front est, est décoré de la Croix de fer et atteint le rang de lieutenant. Après que l'armée allemande
  commence a sa retraite à cause de l'avancée de l'armée rouge, Feyerabend se fait tirer dessus et reçoit 3 balles, dont
  1 dans le dos. Il doit utiliser une canne pour marcher le restant de sa vie et éprouvera fréquemment de graves
  douleurs. Il passe le reste de la guerre à récupérer de ses blessures.</p>
<figure class="right side">
  <figcaption>Feyerabend</figcaption>
  <img src="portrait.jpg"/>
</figure>
<p>Une fois la guerre terminée, Feyerabend commençe un travail temporaire à <span class="place">Apolda</span>,
  consistant à écrire des pièces de théâtre. Après cela, il retourne à Vienne pour étudier l'histoire et la sociologie.
  Il est cependant déçu et vite transféré en physique, où il rencontre Felix Ehrenhaft, un physicien dont les
  expériences vont influencer sa vision de la <a href="/science">science</a>. Il change son sujet d'étude pour la
  philosophie et soumet sa thèse sur les phases d'observation. A cette époque, ses opinions philosophiques sont <q>loyalement
    empiristes</q>. <time>1948</time> il rencontre, au cours d'un séminaire à <span class="place">Alpbach</span>,
  <span class="people">Karl R. Popper</span>, qui va avoir beaucoup d'influence sur ses travaux ultérieurs (qui
  commençeront par s'inscrire dans la continuité de la pensée de <span class="people">Popper</span>, puis en opposition
  avec elle). <time>1951</time>, on lui accorde une bourse de recherche pour étudier sous la direction de
  Wittgenstein, mais celui-ci meurt avant que Feyerabend puisse venir en <a href="/org/uk">Angleterre</a>. Feyerabend
  choisit alors <span class="people">Popper</span> comme directeur de recherche, et vient étudier à l'école des sciences
  de l'économie de Londres <time>1952</time>. C'est durant cette période qu'il est fortement influencé par <span
    class="people">Popper</span>. <q>J'étais tombé sous le charme de ses idées</q> dira-t-il. Feyerabend retourne
  ensuite à Vienne où il participe à différents projets. On le rétribue pour effectuer une traduction de <em>La société
    ouverte et ses ennemis</em> de <span class="people">Popper</span> (une étude sur le développement des sciences
  humaines en Autriche) ainsi que pour la rédaction de plusieurs articles encyclopédiques.</p>
<p><time>1955</time>, Feyerabend est nommé à l'<span class="place">université de Bristol</span>, où il donne des
  cours sur la philosophie des sciences. Il est également professeur, dans la suite de sa vie, à <span class="place">Berkeley</span>,
  <span class="place">Auckland</span>, <span class="place">Sussex</span>, <span class="place">Yale</span>, <span
    class="place">Londres</span> et <span class="place">Berlin</span>. Il développe pendant cette période une vision
  critique sur la <a href="/science">science</a>, qu'il définit comme "anarchiste" ou "dadaïste" pour illustrer son
  rejet de tout dogmatisme <a href="/science/methode">méthodologique</a>. Cette position est profondément incompatible
  avec la tradition <a
    href="/science/methode/Rationalisme.html">rationaliste</a> qui exerce une influence majeure à l'époque sur la
  philosophie des sciences. Feyerabend rencontre ensuite <span class="people">Imre Lakatos</span>, un étudiant de <span
    class="people">Popper</span>. Ils projettent d'écrire un dialogue dans lequel Lakatos défendrait la vision <a
    href="/science/methode/Rationalisme.html">rationaliste</a> des sciences quand Feyerabend, lui, l'attaquerait. La
  mort subite de <span class="people">Lakatos</span>, <time>1974</time>, ne permet cependant pas la réalisation de
  cet ouvrage commun. Feyerabend décide alors de publier sa part du dialogue, en insistant sur le fait que l'ouvrage,
  sans la réponse de <span class="people">Lakatos</span> à ses critiques, restera fondamentalement lacunaire.
  L'opuscule, nommé <em>Contre la méthode</em> <span class="source">Feyerabend, P.: "Contre la méthode. Esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance", 1975</span>,
  provoque néanmoins, par la virulence de sa critique de la vision de la philosophie sur les sciences, de nombreuses
  réactions.</p>
<p><time>1958</time> Feyerabend part enseigner à <span class="place">Berkeley</span> et devient citoyen américain. Il
  donne des cours jusque <time>1991</time>. Bien qu'à la retraite, Feyerabend continue de publier des articles et
  travaille sur son autobiographie. Il meurt <time>1994-02-11</time> à <span class="place">Zurich</span> d'une tumeur
  au cerveau.</p>
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