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<title>Robert Galley</title>
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<p>Galley naît <time>1921-01-11</time> à <span class="place">Paris (France)</span>.</p>
<p><time>1949</time>, ancien élève de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, il est diplômé de l'ENS du Pétrole et
  des Moteurs. <time>1950</time> il entre comme ingénieur stagiaire à la Compagnie Chérifienne des Pétroles puis <time>1955</time>
  au Commissariat à l'Énergie Atomique en tant que chef du département de construction des usines.
  Il y mènera notamment des études de construction des usines de plutonium de <span class="place">Marcoule</span>, et de
  celle de <span class="place">Pierrelatte</span> de <time>1958</time>.
</p>
<p><time>1968</time> il est Ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement Pompidou 4, puis Ministre
  délégué auprès du premier ministre, chargé de la Recherche Scientifique et des Questions Atomiques et Spatiales dans
  le gouvernement Couve de Murville et Ministre des Postes et Télécommunications dans celui de Chaban-Delmas jusqu'en
  <time>1969</time>, où il est Ministre des transports sous Messmer 1. À partir de <time>1972</time> il est Ministre des
  Armées sous Messmer 2.
</p>
<figure class="right side">
  <img alt="Jean-Claude Bourret interviewant Galley" src="Bourret-Galley.jpg">
  <figcaption><span class="people">Jean-Claude Bourret</span> interviewant Galley</figcaption>
</figure>
<p><time>1974-02-21</time>, suite à une vague d'observations en France, Galley accepte de participer à une série
  d'entretiens radiophoniques menés par Jean-Claude Bourret, incluant des rapports de témoins et les déclarations de 3
  scientifiques français qui étudient le phénomène ovni depuis de nombreuses années : <span
      class="people">Pierre Guérin</span>, <span class="people">Claude Poher</span> et <span class="people">Jacques Vallée</span>
  :</p>
<blockquote>
  <p class="question"><strong>Bourret</strong> : Monsieur le Ministre, vous avez accordé pour <em>France-Inter</em> une
    interview qui va certainement faire date parce que je crois que c'est la 1ʳᵉ fois qu'un Ministre des Armées accepte
    de parler du problème des <a href="/science/crypto/ufo/OVNI.html">ovnis</a>. Avez-vous des éléments vous permettant
    d'apporter une réponse aux questions que les auditeurs se posent, des éléments dont nous n'aurions pas connaissance
    ?</p>
  <p class="answer"><strong>Galley </strong>: Je ne le sais pas parce que j'ai passé un temps relativement limité sur
    cette question, bien qu'elle m'ait toujours intéressé. Par conséquent, je ne peux savoir tout ce qui a été dit au
    cours de vos émissions, mais je sais que certaines personnes du Ministère des Armées les suivent assidûment. Ce que
    je crois profondément, c'est qu'il faut adopter vis-à-vis de ces phénomènes une attitude d'esprit extrêmement
    ouverte. Un certain nombre de progrès ont été réalisés dans l'humanité par le fait qu'on a cherché à expliquer
    l'inexplicable. Or, dans ces phénomènes aériens, ces phénomènes visuels — je n'en dis pas plus — que l'on a
    rassemblés sous le terme d'<a href="/science/crypto/ufo/OVNI.html">ovnis</a>, il est certain qu'il y a des choses
    que l'on ne comprend pas et qui sont, à l'heure actuelle, relativement inexpliquées ; je dirais même qu'il est
    irréfutable qu'il y a des choses aujourd'hui qui sont inexpliquées ou mal expliquées. <time>1954</time> a été
    créée au Ministère des Armées une section de réflexion et de recueil de <a
        href="/science/crypto/ufo/enquete/indice/temoignage">témoignages</a> sur ces apparitions d'<a
        href="/science/crypto/ufo/OVNI.html">objets non identifiés</a>. J'ai parcouru un certain nombre de témoignages ;
    ceux-ci (une cinquantaine) se sont développés jusque <time>1970</time>. On y trouve, parmi les premières choses,
    un compte rendu d'observations personnelles du lieutenant Jean Demery, de la base aérienne 107, à Villacoublay, en
    date du <time>1953-11-20</time>. On y trouve des rapports de <a href="/org/eu/fr/dn/gendarmerie"> gendarmerie</a> ;
    on y trouve quelques comptes-rendus d'observations de pilotes, de personnels qui sont des chefs de centres aériens,
    pas mal d'éléments dont la convergence est tout à fait troublante — au cours de l'année <time>1954</time>. Par
    conséquent, je crois que l'attitude d'esprit que l'on doit adopter vis-à vis de ces phénomènes doit demeurer
    ouverte, c'est-à-dire qu'elle ne consiste pas à nier <em>a priori</em>. Nos ancêtres des siècles précédents ont nié des
    quantités de choses qui nous paraissent aujourd'hui parfaitement élémentaires, qu'il s'agisse de la
    piezzo-électricité, de l'électricité statique, sans parler d'un certain nombre de phénomènes liés à la biologie. En
    fait, tout le développement de la science consiste à ce qu'à un instant déterminé on s'aperçoive que 50 ans
    auparavant on ne savait rien et qu'on ne comprenait rien à la réalité des phénomènes.</p>
  <p class="question">Monsieur le Ministre, y a-t-il eu des cas où des avions <em>Mirage </em>ont poursuivi des ovnis en
    France ?</p>
  <p class="answer">En France, après le dépouillement de multiples rapports, je ne le crois pas. Mais nous avons eu un
    certain nombre d'observations <a href="/science/crypto/ufo/enquete/indice/radar">radar</a>. En particulier, dans les
    années 1950s, nous avons eu 1 observation radar qui se situait en Aquitaine. Nous avons eu pendant <time>P10M</time>
    un écho radar inexplicable et encore inexpliqué. En revanche, d'autres échos radar jugés mystérieux ont pu être
    expliqués par des phénomènes de brouillage. Mais, il en reste un faible reliquat. Et ces observations sont
    expliquées. À l'étranger, des phénomènes similaires existent. Ils sont assez bien connus. Il y a des phénomènes aux
    <a href="/org/us">États-Unis</a>, il y a le récent phénomène de Turin. Mais, pour répondre précisément à votre
    question, le nombre de témoignages de pilotes militaires français sur ces ovnis est relativement modeste par rapport
    à ce que l'on trouve à l'étranger. Il y en a tout de même quelques-uns qui sont consignés.
  </p>
  <p class="question">Êtes-vous en relation, Monsieur le Ministre, avec d'autres organisations militaires
    internationales ?
  </p>
  <p class="answer">Non. Nous avons, depuis <time>1970</time>, retransmis au <a href="/org/eu/fr/asso/gepa">Groupement
    d'Etudes des Phénomènes Aériens</a> l'ensemble des témoignages et nous continuons, chaque fois que quelque chose
    d'extraordinaire se passe, à le leur envoyer. Il s'agit d'observations de pilotes, ou d'enquête de la gendarmerie.
    L'Armée de l'Air a, en effet, considéré depuis <time>1970</time> que les ovnis ne représentaient pas un péril
    quelconque — donc ce n'était pas sa mission d'étudier ces phénomènes sur le plan scientifique. Nous considérons que
    c'est le rôle du <a href="/org/eu/fr/cnes">Centre National d'Etudes Spatiales</a> où des gens comme M. Poher font un
    travail qui nous paraît tout à fait intéressant. Nous n'avons donc pas de contact direct. Mais, je le répète, chaque
    fois que quelque chose d'insolite apparaît, nous l'envoyons à cet organisme qui travaille au fond pour le compte de
    la nation.
  </p>
  <p class="question">Pourtant, Monsieur le Ministre, des phénomènes spatiaux non identifiés dans le ciel de France
    intéressent, semble-t-il, la Défense nationale ?
  </p>
  <p class="answer">Oui, cela intéresse la Défense nationale, et c'est la raison pour laquelle nous suivons la question
    pour essayer de voir s'il peut s'établir des corrélations. Personnellement, je me suis intéressé à ce phénomène des
    corrélations, qu'a expliqué M. <span class="people">Poher</span>, entre les variations du champ magnétique et le
    passage des objets volants non identifiés. Il y a là un ensemble de phénomènes relativement troublants qui peuvent
    un jour recevoir une explication qui ne soit pas celle d'un objet spécifique, qui peuvent être des phénomènes
    magnétiques. Mais, pour l'instant, on est bien forcé de reconnaître qu'il y a quelque chose que nous ne comprenons
    pas. Il y a aussi la multiplication, tout à fait impressionnante, des observations visuelles de phénomènes lumineux
    tantôt sphériques, tantôt ovoïdes et qui se traduisent par des déplacements extraordinairement rapides. Tous ces
    phénomènes sont des phénomènes auxquels on doit prêter une certaine attention. Mais je dois répéter que, dans
    l'Armée de l'Air, ils ne nous paraissent pas relever de la défense aérienne.</p>
  <p class="question">Si l'on vous demandait de mettre à la disposition des scientifiques des observations faites par
    les radars militaires, que répondriez-vous ?</p>
  <p class="answer">Si des anomalies intervenaient sur les radars de la défense aérienne, il n'y aurait aucune raison
    pour que nous ne communiquions pas ces observations. C'est d'ailleurs ce que nous faisons à l'heure actuelle. J'ai
    là, d'ailleurs, toutes les observations qui viennent de l'Armée de l'Air et de la gendarmerie, et nous les
    transmettrons directement aux scientifiques qui s'en occupent.
  </p>
  <p class="question">Vous avez parlé de la gendarmerie, Monsieur le Ministre. Or les auditeurs de France-Inter ont
    écouté, à de nombreuses reprises, les conclusions d'enquête menées par vos gendarmes, conclusions spectaculaires :
    lorsqu'un témoin affirme avoir vu atterrir une soucoupe et qu'il a vu auprès de cette soucoupe des petits
    humanoïdes, très souvent, les gendarmes concluent à la bonne foi des témoins. Qu'en pensez-vous ?
  </p>
  <figure class="left side">
    <img src="/time/1/9/7/4/02/23/FranceSoir.jpg">
    <figcaption><i>France Soir</i> du <time>1974-02-23</time>, indiquant : <q>Soucoupes volantes : "Des cas n'ont pas
      reçu de réponse satisfaisante" déclare M. <span class="people">Robert Galley</span>, Ministre des Armées. </q>
    </figcaption>
  </figure>
  <p class="answer">Alors là, je serai infiniment plus prudent. Mais, je dois dire que si vos auditeurs pouvaient voir
    l'accumulation des renseignements venant de la gendarmerie de l'air, de la gendarmerie mobile, de la <a
        href="/org/eu/fr/dn/gendarmerie">gendarmerie</a> chargée des enquêtes territoriales qui ont été transmis au <a
        href="/org/eu/fr/cnes">CNES</a> par nos soins, c'est effectivement assez troublant. Ce que je crois, c'est que
    les gendarmes sont des gens sérieux. Les gendarmes, quand ils font un rapport, ne le font pas au hasard. S'il n'y en
    avait qu'un ou deux, on pourrait imaginer que leur bonne foi ait été surprise. Mais je dois dire qu'il y a tout de
    même un grand nombre de rapports de gendarmerie, qui sont très disparates. Tout ceci est assez fragmentaire encore.
    Je crois, pour conclure, que, dans cette affaire des <a href="/science/crypto/ufo/OVNI.html">ovnis</a>, il faut
    adopter une attitude d'esprit extrêmement ouverte. Il ne faut pas mettre en doute la bonne foi de témoins qui sont
    sincères de toute évidence, mais, à l'heure actuelle, il est extrêmement prématuré de tirer la moindre conclusion de
    tout ceci.</p>
</blockquote>
<p><time>1974-02-27</time>, Galley est reconduit Ministre des Armées sous Messmer 3. On dit que, sur son lit de mort,
  Pompidou aurait dit à son ami Galley : <q>Nous avons assez d'emmerdements entre les mains sans y ajouter les
    soucoupes</q>.</p>
<p><time>1974-05</time> il devient Ministre de l'Équipement sous <span class="people">Jacques Chirac</span>, remplacé
  à la Défense par Jacques Soufflet. À partir de <time>1976</time> il est Ministre de la Coopération sous les
  gouvernements Barre successifs, son dernier mandat sous ce dernier étant requalifié en Ministère de la Coopération et
  de la Défense <time>1980</time>, jusque <time>1981-05</time> (élection de <span
    class="people">François Mitterrand</span>). Cette année-là, il est élu député RPR de l'Aube ; il sera réélu <time>1986</time>,
  <time>1988</time>,
  <time>1993</time> et <time>1997</time>.
</p>
<p>Depuis <time>1996</time>, Galley est membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et
  technologiques.</p>
<p>Galley décède <time>2012-06-08</time> à <span class="place">Troyes</span>.</p>
<span class="source">Bourret, J.-C.: <em>La Nouvelle Vague des Soucoupes Volantes </em>(Presses Pocket 1976)</span>
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