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<title>Herbert George Wells</title>
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<figcaption> Wells</figcaption>
<img src="portrait.jpg">
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<p>Wells naît <time>1866-09-21</time> à <em>Atlas House</em>, <span class="place">47 High Street, à Bromley (Kent, Angleterre)</span>.
Il est le 5<sup>ème</sup> et dernier enfant de Joseph Wells, un ancien jardinier joueur de cricket devenu boutiquier,
et de sa femme Sarah Neal, une ancienne domestique. Sa famille appartient à une classe moyenne peu argentée. Un
héritage leur permet cependant d'acheter un magasin de porcelaines, qui ne sera jamais très prospère cependant. Son
père est obligé de vendre des battes et des balles de cricket pour nourrir sa famille (il reçoit également de faibles
rémunérations lors des matchs de cricket auxquels il participe).
</p>
<p><time>1873</time>, à cause d'un malencontreux accident survenu sur un terrain de sport, Wells doît rester alité un
certain temps avec une jambe cassée. Il passe le temps en lisant des romans et se passionne pour les autres mondes
auxquels lui donnent accès ses nouvelles lectures. C'est à ce moment-là qu'il prend goût à l'écriture. Plus tard la
même année, il entre à la <em>Thomas Morley's Commercial Academy</em>, une école privée fondée en 1849. L'enseignement
y est très erratique, plus particulièrement axé, comme Wells le raconta plus tard, sur l'écriture calligraphiée et les
calculs utiles aux seuls hommes d'affaires. Wells y poursuit sa scolarité jusqu'en 1880. Mais en 1877, un nouvel
incident obscurcit sa jeunesse : à la suite d'une chute son père se fracture une jambe et doit abandonner sa carrière
sportive qui représentait une part non négligeable des revenus de la famille.
</p>
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<figcaption> </figcaption> <img src="11816hgwells.jpg">
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<p>Incapable de supporter plus longtemps leur charge de famille, les parents Wells ont l'idée de placer leurs garçons
comme apprentis dans différents corps de métier. Ainsi, de 1881 à 1883, Wells fait un apprentissage comme marchand de
tissus chez <em>Southsea Drapery Emporium</em>. Cette expérience lui inspire plus tard ses romans intitulés <em>The
Wheels of Chance</em> (<em>Les Roues de la fortune</em>) et <em>Kipps</em>, qui décrivent la vie d'un apprenti
marchand de tissus qui commente de manière critique la répartition des richesses dans le monde.
</p>
<p>Les parents Wells ne s'entendent pas très bien - elle est protestante et lui libre penseur - si bien que sa mère
retourne travailler comme femme de chambre à <em>Uppark</em>, une maison de campagne du Sussex, une fonction qui ne
l'autorise à emmener ni mari, ni famille. Ensuite, Sarah et Joseph vivent séparément, sans toutefois divorcer, ni
avoir aucune autre liaison. Wells ne tire profit ni de son apprentissage comme marchand de tissu, ni de son
apprentissage comme assistant chimiste, ni de son expérience comme enseignant auxiliaire, ce qui l'oblige à retourner
régulièrement chez sa mère à Uppark, jusqu'à trouver une situation plus stable. Il profite de ses séjours à Uppark
pour se plonger dans les livres de la superbe bibliothèque du lieu.
</p>
<section>
<h3>Années d'études</h3>
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<figcaption></figcaption>
<img src="hgwells.jpg">
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<p><time>1883</time>, son employeur le renvoie, arguant ne pas être satisfait de ses services. Mais le jeune Wells
est loin d'être mécontent de ce renvoi qui marque la fin de sa période d'apprentissage. Plus tart la même année, il
devient assistant d'enseignement à la <em>Midhurst Grammar School</em>, dans le West Sussex, jusqu'à décrocher une
bourse d'études à la <em>Normal School of Science</em> de Londres (qui s'appellera par la suite le <em>Royal College
of Science</em> et dépendra de l' <em>Imperial College</em> de Londres) où il étudie la biologie avec Thomas Henry
Huxley. Huxley donne en particulier des cours d'anatomie comparée dont il est grand spécialiste. L'année passée à
suivre son cours est pour Wells la plus significative de toute son éducation. Elle marquera également son écriture
romanesque puisqu'il puisera dans la biologie, en particulier dans l'évolution et l'anatomie comparée nombre de
créations littéraires. En tant qu'ancien élève, il aide ensuite à créer la <em>Royal College of Science
Association</em> dont il sera le 1<sup>er</sup> président en 1909. Wells étudie dans sa nouvelle école jusqu'en
1887 avec une allocation de 21 shillings/semaine grâce à sa bourse d'études.
</p>
<p>Ces années marquent le début de son intérêt croissant pour une réforme possible de la société. Il commençe son
approche du sujet en étudiant la <em>République</em> de <span class="people">Platon</span>, puis se tourne vers les
idées plus contemporaines du <a href="/politique/doctrine/Socialisme.html">socialisme</a> telles qu'elles
s'expriment au sein de la <em>Fabian Society</em> et dans diverses lectures à la <em>Kelmscott House</em>, le
domicile de William Morris. Il compte également parmi les membres fondateurs du magazine <em>The Science School
Journal</em>, un périodique qui lui permet d'exprimer ses propres idées sur la littérature et la société. L'année
scolaire 1886/1887 est sa dernière année d'études. Malgré sa réussite aux examens de biologie et de physique, son
échec à l'examen de géologie lui coûte son passage en année supérieure et sa bourse d'études. Wells se retrouve
alors sans revenu. Sa tante Mary, une cousine de son père, l'invite à rester chez elle dans un 1<sup>er</sup> temps,
ce qui lui épargne la recherche d'un logement. Pendant son séjour chez sa tante, il nourrit un intérêt croissant
pour sa cousine Isabel.
</p>
</section>
<section>
<h3> Mariage et liaisons</h3>
<p><time>1891</time>, Wells épouse sa cousine Isabel Mary Wells, mais la quitte en 1894 pour l'une de ses
étudiantes, Amy Catherine Robbins, qu'il épouse en 1895. Sa 2<sup>nde</sup> femme lui donne 2 fils : George Philip
(connu sous le surnom de <em>Gip</em>) en 1901 et Frank Richard en 1903.
</p>
<p>Pendant ses années de mariage avec Amy, Wells entretint des liaisons avec un grand nombre de femmes, dont
l'activiste américaine du contrôle des naissances, Margaret Sanger. Il a 1 fille, Anna-Jane, avec l'écrivain Amber
Reeves <time>1909</time> et 1 fils <time>1914</time>, Anthony West, avec la romancière et féministe Rebecca
West, de 26 ans sa cadette. Bien qu'Amy Catherine ait connaissance de certaines des liaisons extra-conjugales de son
mari, elle reste mariée à Wells jusqu'à sa mort, <time>1927</time>. Wells a également une liaison avec Odette
Keun et Moura Budberg. <q>Je n'ai jamais été un grand romantique</q>, écrira Wells dans <em>An Experiment in
Autobiography</em> (1934), <q>bien que j'aie aimé très profondément beaucoup de gens</q>.
</p>
</section>
<section>
<h3>L'artiste</h3>
<p>Wells s'exprime également par le dessin. Ses croquis ornent fréquemment les couvertures de ses propres livres. Ses
dessins couvrent un large éventail de sujets, allant du commentaire politique aux critiques littéraires en passant
par des sujets plus romantiques. Pendant ses années de mariage avec Amy Catherine - qu'il surnomme Jane -, il
dessine un grand nombre de scènes à propos de leur mariage. C'est pendant cette période qu'il appelle ses dessins
des "picshuas" (une déformation humoristique du terme anglais <em>pictures</em>). Ces <em>picshuas</em> font l'objet
d'études approfondies par ses élèves et 1 ouvrage leur fut consacré.
</p>
</section><h3> L'auteur de jeux</h3>
<p>à la recherche d'une manière plus structurée de jouer à des jeux de guerre, Wells est l'auteur de <em>Floor
Games</em> (1911), suivi par <em>Little Wars</em> (1913). <em>Little Wars</em> est généralement reconnu aujourd'hui
comme le tout premier wargame miniature avec figurines et Wells est considéré comme le père du wargame avec figurines.
</p>
<section>
<h3>L'écrivain</h3>
<p>Le 1er best-seller de Wells est <em>Anticipations</em>, paru en 1901. C'est peut-être son œuvre la plus
explicitement futuriste, elle portait le sous-titre "Une expérimentation en prophétie" (<em>An Experiment in
Prophecy</em>) lorsqu'elle paraît tout d'abord par épisodes dans un magazine. Ce livre est intéressant à la fois
pour ses bonnes intuitions (les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes
vers les banlieues ; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté
sexuelle) et pour ses erreurs (<q>mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose
qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers</q>).
</p>
<p>Ses premiers romans, qu'on appelle à l'époque des "<a href="/science/crypto/ufo/culture/litterature/index.html">romances
scientifiques</a>", inaugurent un grand nombre de thèmes devenus de grands classiques en
<a href="/science/crypto/ufo/culture/litterature/index.html">science-fiction</a>, comme par exemple <em>La Machine à
explorer le temps</em> <span class="source">Wells, H. G.: <em>The Time Machine</em>, 1895</span>, <em>L'Homme
invisible</em> <span class="source">Wells, H. G.: <em>The Invisible Man</em>, 1897</span> et
<em><a href="/time/1/8/9/8/Wells_WarOfTheWorlds/index_fr.html">La Guerre des mondes</a></em> <span class="source">Wells, H. G.: The War of the Worlds, 1898</span>
<span class="note">tous 3 portés à l'écran</span>, et sont souvent considérés comme largement influencés par
les œuvres de <span class="people">Jules Verne</span>. Mais Wells refuse lui-même le titre de "Jules Verne
anglais" comme il l'expliquera dans une préface qu'il écrira pour une réédition de ses romans scientifiques (<em>scientific
romances</em>) en 1933. Wells oppose ses œuvres d'imagination et les romans d'anticipation du français. Ses
inventions n'ont pas pour but de montrer ce qui allait se produire réellement, mais simplement à prendre possession
du lecteur par l'illusion romanesque. Il compare ses romans à <em>L'âne d'Or</em> d'Apulée, à <em>l'Histoire
Véritable</em> de Lucien de Samosate, à <em>Peter Schlemil</em> d'Hoffman et à <em>Frankenstein</em> de Mary
Shelley. Wells écrit également d'autres romans, non fantastiques, qui reçoivent un très bon accueil de la part des
critiques, comme par exemple <em>Tono-Bungay</em> et <em>Kipps</em>. Wells est également l'auteur de plusieurs
douzaines de nouvelles et de novellas, la plus connue étant <em>The Country of the Blind</em> (1911).
</p>
<p>Même s'il ne s'agit pas d'un roman de science-fiction, <em>Tono-Bungay</em> fait une large part à la décomposition
radioactive. Celle-ci joue un rôle-clé <em>The World Set Free</em> (1914). Ce récit contient ce qui peut être
considéré comme sa meilleure intuition prophétique. Les scientifiques de l'époque savaient que la décomposition du
radium dégageait de l'énergie à faible rayonnement pendant des milliers d'années. Le taux de rayonnement était trop
faible pour avoir une quelconque utilité pratique, mais la masse totale de l'énergie libérée était énorme. Le roman
de Wells tourne autour d'une invention non spécifiée qui accélère le processus de décomposition radioactive afin de
produire des bombes qui explosent avec une puissance digne d'explosifs ordinaires, mais qui continuent d'exploser
pendant des jours et des jours. Leó Szilárd reconnut que ce livre lui inspira la théorie de la
réaction nucléaire en chaîne.
</p>
<p>Wells écrivit aussi des ouvrages spécialisés. Son œuvre en deux volumes la plus célèbre fut <em>The Outline
of History</em> (1920) qui inaugurait une nouvelle ère de vulgarisation historique à destination du grand public.
Les historiens professionnels l'accueillirent avec circonspection, à l'exception de Arnold J. Toynbee qui qualifia
l'ouvrage de meilleure introduction possible à l'histoire mondiale.[5] De nombreux autres auteurs poursuivirent dans
cette voie de la vulgaristion. Wells poursuivit dans cette voie en 1922 avec un ouvrage populaire, mais beaucoup
plus court : <em>A Short History of the World</em>, et deux autres longs traités, <em>The Science of Life</em>
(1930) et <em>The Work, Wealth and Happiness of Mankind</em> (1931). Ces ouvrages de vulgarisation devinrent
suffisamment populaires pour donner l'occasion à James Thurber de les parodier dans son essai humoristique intitulé
<em>An Outline of Scientists</em>. L'introduction à l'Histoire mondiale de Wells en 2 volumes fut régulièrement
rééditée, avec une réédition en 2005, tandis que <em>A Short History of the World</em> fut réédité en 2006.
</p>
<p>Dès les débuts de sa carrière, Wells cherchait une meilleure manière d'organiser la société, écrivant de nombreuses
utopies. Ses romans commençaient généralement par la description d'un monde courant à la catastrophe jusqu'à ce que
la population mondiale accède à un nouveau mode de vie : soit grâce à un mystérieux gaz libéré par une comète et qui
rendait les humains plus rationnels (<em>In the Days of the Comet</em>), soit grâce à un conseil scientifique
s'emparant du pouvoir (<em>The Shape of Things to Come</em> (1933)), adapté plus tard pour le film d'Alexander
Korda, <em>Things to Come</em>, daté de 1936. Wells fit également la description d'une reconstruction sociale
d'après-guerre par l'avènement de dictateurs fascistes dans <em>The Autocracy of Mr Parham</em> (1930) et <em>The
Holy Terror</em> (1939).
</p>
<p>Wells questionna l'essence même de l'humanité en opposant les idées de nature et de culture. Toutes ses utopies ne
se terminaient pas forcément de manière heureuse, comme le montre le roman <em>When the Sleeper Wakes</em> (1899)
(republié sous le titre <em>The Sleeper Awakes</em>, 1910) qui relève davantage de la dystopie. <em>L'île du docteur
Moreau</em>, plus sombre, force encore le trait. Le narrateur, prisonnier sur une île où les animaux sont changés
en êtres humains par vivisection, mais sans succès, rentre en Grande-Bretagne. à l'instar de Gulliver lorsqu'il
rentre du pays des Houyhnhnms, il se retrouve incapable de voir ses concitoyens autrement que comme des bêtes
civilisées régressant lentement pour retrouver leur nature animale.
</p>
<p>Wells rédigea également la préface de la première édition des journaux intimes de W. N. P. Barbellion, <em>The
Journal of a Disappointed Man</em> (<em>Le Journal d'un homme déçu</em>), publié en 1919. Comme beaucoup de
critiques pensaient que Barbellion n'était qu'un pseudonyme, Wells fut longtemps considéré comme le véritable auteur
du <em>Journal</em> ; Wells a toujours démenti ces allégations, mais les rumeurs persistèrent jusqu'à la mort de
Barbellion cette même année.
</p>
<p><time>1927</time>, Florence Deeks poursuivit Wells pour plagiat, arguant qu'il avait copié la plus grande partie
de <em>The Outline of History</em> à partir de son manuscrit intitulé <em>The Web</em> qui avait été soumis à
l'éditeur canadien <em>Canadian Macmillan Company</em> et refusé. Malgré de nombreuses similarités de style et
nombre d'erreurs historiques communes, la justice disculpa Wells.
</p>
<p><time>1938</time>, il publia <em>World Brain</em>, une série d'essais sur l'organisation future de la
connaissance et de l'éducation, parmi lesquels on trouve un essai intitulé <em>The Idea of a Permanent World
Encyclopaedia</em>.
</p>
<p>Vers la fin de la 2<sup>nde</sup> Guerre mondiale, les Alliés découvrirent que les SS avaient établi une liste des
intellectuels et politiciens à assassiner immédiatement après l'invasion de la Grande-Bretagne pendant l'Opération
<em>Sea Lion</em>. Le nom d'Herbert George Wells apparaissait en tête de liste pour être un socialiste. Wells,
devenu président du PEN club international, avait déjà eu affaire à l'Allemagne nazie en supervisant lui-même
l'exclusion du PEN club allemand de la ligue internationale en 1934, suite à l'exclusion des écrivains non-aryens.
</p>
</section>
<section>
<h3>L'engagement politique</h3>
<p>Wells se considérait comme un socialiste, même s'il se trouvait occasionnellement en désaccord avec certains autres
socialistes de son époque. Il fut membre de la Fabian Society, mais la quitta ensuite parce qu'il jugeait cette
organisation beaucoup plus radicale qu'il ne l'aurait voulue. Il devint même l'un de ses adversaires les plus
acharnés, reprochant à ses membres d'avoir une piètre compréhension des problèmes économiques et éducatifs. Il fut
également le candidat du Labour Party à l'Université de Londres <time>1922</time> et <time>1923</time>, mais même
à cette époque sa foi en son propre parti était pour le moins fragile.
</p>
<p>Son idée politique la plus féconde concernait la nécessité de créer un état-Monde. D'après son autobiographie, il
considérait qu'à partir de <time>1900</time> un état-Monde était inévitable. Si les détails de cet état-Monde ont
varié au cours du temps, son principe fondamental consistait à organiser une société qui favoriserait les sciences,
mettrait fin aux nationalismes et permettrait aux citoyens de progresser en fonction de leurs mérites et de leur
naissance. à l'époque où il pensait qu'un état-Monde était inévitable, il réalisa également que le type de <a
href="/politique/etat/gouv/regime/Democratie.html">démocratie</a> parlementaire qui était pratiquée à l'époque
n'était pas satisfaisante. Ainsi, lorsqu'il travailla à la Charte des Nations Unies, il s'opposa à toute mention du
terme <a href="/politique/etat/gouv/regime/Democratie.html">démocratie</a>. Par ailleurs, il craignait que le
citoyen
moyen ne fût jamais suffisamment éduqué ou éclairé pour traiter des problèmes majeurs du monde. C'est la raison pour
laquelle il pensait devoir limiter le droit de vote aux scientifiques, ingénieurs et autres gens de mérite. Mais il
défendait en même temps l'idée que les citoyens devaient jouir du maximum de liberté possible, tant que celle-ci ne
restreignait pas celle d'autrui. Toutes les valeurs que défendait Wells furent de plus en plus critiquées à partir
des années 1920.[6]
</p>
<p>Jusque dans les années 1930s, Wells resta convaincu de la nécessité de créer un état-Monde. Dans cette perspective,
il accueillit avec enthousiasme les tentatives de Lénine de reconstruire l'économie russe, comme il le rapporta dans
<em>Russia in the Shadows</em> (1920). Au départ, H. G. Wells pensait que Lénine pourrait initier la construction du
monde planifié dont il rêvait, même s'il était lui-même un socialiste foncièrement anti-marxiste, allant jusqu'à
affirmer que le monde se porterait mieux si Karl Marx n'était jamais venu au monde. Ensuite, la politique de Joseph
Staline le conduisit à changer de point de vue sur l'Union soviétique, même si sa première impression sur Staline
fut plutôt mitigée. Il n'appréciait pas ce qu'il considérait être chez Staline une orthodoxie obtuse, mais il fit
tout de même l'éloge de ses qualités, disant qu'il n'avait « jamais rencontré un homme plus juste, plus
candide et plus honnête », rejetant ainsi la sombre réputation de Staline comme injuste ou tout simplement
fausse. Pourtant, il jugeait la manière de gouverner de Staline beaucoup trop rigide, ne laissant aucune place à la
moindre pensée indépendante, et trop obtuse pour réellement mener à la <em>Cosmopolis</em> qu'il appelait de ses vœux.[7]
</p>
<p>à la fin de sa vie, il avait perdu beaucoup de son influence dans les milieux politiques. Ses efforts pour aider à
la création de la ligue des Nations se soldèrent par une profonde déception, lorsque cette organisation se révéla
incapable d'empêcher la 2<sup>nde</sup> Guerre mondiale. La guerre elle-même le rendit de plus en plus pessimiste.
Dans son dernier livre, <em>Mind at the End of its Tether</em> (1945), il jugea que ce ne serait pas une si mauvaise
idée de remplacer l'espèce humaine par une autre espèce. D'ailleurs, il appelait cette époque « l'ère de la
frustration ». Il passa ses dernières années à critiquer l'église catholique romaine et un voisin qui faisait
de la réclame pour un club militaire. Comme il consacra les dernières années de sa vie à défendre des causes
perdues, sa réputation littéraire déclina également. Cela dit, <em>The Happy Turning</em>, un petit livre daté de
1944, recèle encore beaucoup d'esprit et d'imagination.
</p>
</section>
<section>
<h2>L'héritage</h2>
<p>Aussi bien de son vivant qu'après sa disparition, Herbert George Wells fut considéré comme un penseur socialiste de
tout premier ordre. Pourtant, ces dernières années, l'image de Wells s'est modifiée pour ne retenir que son rôle de
pionnier de la science-fiction. Ainsi, Newt Gingrich, l'ancien porte-parole de la Chambre des représentants des
états-Unis d'Amérique et membre du Parti républicain américain, célébra Wells dans son livre intitulé <em>To Renew
America</em> (<em>Pour un renouveau de l'Amérique</em>), écrivant : <q>Notre génération est toujours à la
recherche de son Jules Verne ou de son H. G. Wells afin d'éblouir notre imagination avec de l'espoir et de
l'optimisme</q> [8].
</p>
<p>Wells a également la réputation d'être indirectement l'inventeur de la science-fiction et de l'animation
mécanisées. Les premiers <em>mécas</em>, les tripodes martiens, apparaissent dans son roman intitulé
<a href="/time/1/8/9/8/Wells_WarOfTheWorlds/index_fr.html"><em>La Guerre des mondes</em></a>.
</p>
</section>
<p>Auteur de :</p>
<ul>
<li>1896 : <em>L'île du docteur Moreau</em> (<em>The Island of Doctor Moreau</em>) ;</li>
<li>1901 : <em>Les Premiers Hommes dans la lune</em> (<em>The First Men in the Moon</em>) ;</li>
<li>1902 : <em>Miss Waters</em> (<em>The Sea Lady</em>) ;</li>
<li>1902 : <em>Anticipations</em> (<em>Anticipations of the Reaction of Mechanical and Scientific Progress upon Human
Life and Thought</em>) ;
</li>
<li>1906 : <em>La burlesque équipée du cycliste</em> ;</li>
<li>1906 : <em>Au temps de la comète</em> (<em>In the Days of the Comet</em>) ;</li>
<li>1908 : <em>La Guerre dans les airs</em> (<em>The War in the Air</em>) ;</li>
<li>1914 : <em>La Destruction libératrice</em> (<em>The World Set Free : A Story of Mankind</em>) ;</li>
<li>1916 : <em>Mr Britling commence à voir clair</em> (<em>Mr. Britling Sees It Through</em>) ;</li>
<li>1917 : <em>Dieu l'invisible roi</em> (<em>God the Invisible King</em>) ;</li>
<li>1919 : <em>La flamme immortelle</em> (<em>The Undying Fire</em>) ;</li>
<li>1923 : <em>Mr. Barnstaple chez les hommes-dieux (</em>Men Like Gods<em>).</em></li>
</ul>
<p>Il meurt le 1946-08-13<span class="jour"> </span>à Londres.</p>
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