politique/Capitalisme.html
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<title>Capitalisme</title>
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<section>
<h2>Un système</h2>
<p>Système économique et social fondé sur la propriété privée des moyens de production et d'échange (le capitalisme se
caractérise par la recherche du profit, l'initiative individuelle, la concurrence entre les entreprises).
</p>
</section>
<section>
<h2>Un régime</h2>
<p>Le capitalisme est nécessairement aussi un régime économique, politique et social. La base du système capitaliste
est l'appropriation par les détenteurs de capitaux (ou classe capitaliste) de ressources naturelles de la planète
ainsi que sur les moyens de production et de distribution des richesses, c'est-à-dire sur les moyens d'existence de
la société.
</p>
<p>Cette appropriation peut s'exercer de différentes façons :
</p>
<ul>
<li>directement par des individus</li>
<li>indirectement par des associations d'individus, à travers
<ul>
<li>des sociétés anonymes (grâce à la possession de titres de propriété)</li>
<li>l'Etat (en vertu du contrôle exercé par cette minorité sur les ressorts du pouvoir, comme dans l'ex-URSS ou
la Chine actuelle). On parle dans ce cas de capitalisme d'Etat (l'appropriation du pouvoir politique et
économique exercé par la bureaucratie dirigeante rend, dans ce cas, superflue la possession de titres de
propriété).
</li>
</ul>
</li>
</ul>
<p>Cette appropriation des moyens d'existence de la société peut avoir des conséquences néfastes :</p>
<ul>
<li>
<strong>sur le plan économique </strong>: la production de biens et de services où la vente sur le marché en vue
de réaliser un profit monétaire passe avant la satisfaction des besoins individuels et collectifs de la
population. C'est la logique de la satisfaction des seuls besoins rentables, une quête du profit qui explique
pourquoi on en arrive à produire de la nourriture qui peut être dangereuse pour la santé, pourquoi les
laboratoires pharmaceutiques n'effectuent aucune recherche sur certaines maladies, tel le paludisme, dont le
marché – le tiers monde, en l'occurrence – n'est pas "solvable", pourquoi des S.D.F. dorment dans la rue au pied
d'appartements vides, pourquoi on détruit dans les pays riches des tonnes de nourriture alors que des millions
d'êtres humains meurent chaque année de faim dans les pays pauvres, pourquoi les décideurs économiques préfèrent
une production polluante à la préservation de l'environnement, dont les coûts diminueraient les profits, etc.) ;
</li>
<li>
<strong>sur le plan social </strong>: la division de la société en 2 classes sociales principales aux intérêts
opposés :
<ul>
<li>la classe <strong>capitaliste</strong>, qui possède et/ou contrôle les moyens de production</li>
<li>la classe <strong>salariée</strong> – une majorité –, propriétaire de ses seules capacités physiques et
intellectuelles (sa force de travail) et obligée de travailler pour la première classe en échange d'un
salaire.
</li>
</ul>
</li>
</ul>
<p>Dans le système capitaliste, les richesses sont donc produites par les salariés, non propriétaires des moyens de
production, pour être vendues dans le but de réaliser un profit souvent destiné aux capitalistes, en vertu du droit
de propriété de ces derniers sur les moyens de production. Il peut alors arriver qu'une minorité peut s'enrichir
grâce au travail des autres, parfois sans beaucoup travailler elle-même. Il s'ensuit alors une division de la
société en classes antagoniques et une lutte de classes pour une part plus importante des richesses produites (des
salaires plus élevés pour les uns, des profits plus importants pour les autres).
</p>
<p>La critique du système capitaliste est à la base de la doctrine <a href="doctrine/Socialisme.html">socialiste</a>.
L'un des tout premiers à s'indigner des maux produits par la révolution industrielle fut l'économiste suisse Charles
Léonard Sismonde de Sismondi (<time>1773/1812</time>), choqué par les effets de l'industrie capitaliste naissante
sur les conditions de vie d'une nouvelle catégorie sociale, le "prolétariat", c'est-à-dire, les "hommes qui n'ont
aucune propriété". Sismondi — qui n'était pas <a href="doctrine/Socialisme.html">socialiste</a> — s'éleva contre la
doctrine du laissez-faire prônée par Adam Smith et les économistes libéraux. Dans sa foulée, et souvent inspirés par
lui, suivront de nombreux autres critiques de la nouvelle société, dont <a href="doctrine/Marxisme.html">Karl
Marx</a>.
</p>
<p> A propos de la classe ouvrière, <span class="people">Jean Jaurès</span> dit :</p>
<blockquote>
<p>
<q>Le régime capitaliste l'exclut de la propriété, c'est-à-dire de la puissance vraie ; il lui refuse toute part
de direction, tout maniement des choses humaines et des grands intérêts ; il la réduit à un rouage qui n'a nul
besoin de pensée, en qui même le mouvement libre de la pensée est un péril, car il peut rompre la chaîne des
obéissances nécessaires, la suite des gestes accoutumés, l'harmonie de la production automatique <span
class="source">[Jean Jaurès, <i>Le socialisme français</i>, in Cosmopolis, janvier 1898. Cité par Gilles Candar, Jean Jaurès (1859-1914) "L'intolérable", Paris, Les éditions ouvrières, 1984, p. 58]</span>.</q>
</p>
</blockquote>
</section>
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