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<TITLE>Prison</TITLE>
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<p> Une telle punition, décidée par la <a href="Justice.html">justice</a>, doit avoir une fonction première de
  châtiment, mais d'une manière indispensable et complémentaire, aussi une fonction d'éducation ou de rééducation, de
  correction, dans le but de rendre meilleur et d'insérer ou de réinsérer dans la société. </p>
<p>La règle n° 64 des "règles européennes" de 1987 précise <q>L'emprisonnement, de par la privation de liberté, est une
  punition en tant que telle. On ne doit donc pas aggraver la souffrance ainsi causée.</q></p>
<h2>Libération conditionnelle</h2>
<p>Depuis 1885 existe la possibilité de libération avant le terme de la peine si le condamné :</p>
<ul>
  <li><strong>n'est pas détenu pour des motifs trop graves </strong>(infraction sur un(e) mineur(e)...)</li>
  <li><strong>se comporte bien en détention</strong></li>
  <li><strong>a un projet de réinsertion dans la société </strong></li>
  <li><strong>a effectué un minimum de sa peine </strong> : 1/2 dans le cas d'une 1<sup>ère</sup> condamnation
    ("primo-délinquants" ou déliquants "primaires") ou 3/4 pour les récidivistes. Ce minimum ne peut toutefois dépasser
    15 ans. </li>
</ul>
<h2>Une peine en débat</h2>
<h3> Contre</h3>
<p>Les effets pervers de l'incarcération telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui sont décrits comme :</p>
<ul>
  <li><strong> le sentiment d'être haï</strong> profondément à cause de ses fautes, et que la justice et la société ne
    pardonneront jamais</li>
  <li><strong> le sentiment d'être abandonné et éliminé</strong> à cause de ses fautes : il y a confusion entre la
    relation avec celui qui a fauté, et la relation avec son comportement &#8211;lequel comportement peut être aussi un
    accident passager, et s'il ne l'est pas, a souvent des racines dans le passé éducatif de la personne-. On devrait
    pouvoir séparer l'être des fautes qu'il a commises : ses actes sont méprisables, mais l'être est respectable et
    digne d'être aimé. Il peut se réformer si on lui en donne les moyens, et si on le place réellement en situation de
    changer. Il est digne de respect et d'écoute. </li>
  <li><strong> le sentiment d'être incompris </strong>: la solitude et l'abandon dans lesquels on laisse le détenu
    génèrent l'incompréhension et la révolte (&laquo; tu as fauté, alors on te coupe de la société, et reste maintenant
    seul entre tes quatre murs &raquo;). Cette révolte restera souvent définitive.
  </li>
  <li><strong>le sentiment de ne plus faire partie de la société</strong>, mais d'être une race à part, celle des exclus
    et des irrécupérables, celle des déchets tout justes bons à mettre à la poubelle. Sentiment d'être du bétail que
    l'on parque dans des boxes. </li>
  <li><strong> une déstructuration de la personnalité</strong> (volonté
    &#8211; affectivité et émotions &#8211; intellect &#8211; sans oublier les problèmes dans la sexualité, le sommeil,
    la nourriture, et les problèmes médicaux) </li>
  <li><strong> une dépersonnalisation à haute dose </strong>: on est réduit à l'état de larve qui se soumet
    journellement au même programme durant des années, sans possibilité réelle de prendre des initiatives et de
    transformer positivement sa personnalité.</li>
  <li><strong> une formation active au vice et à la récidive </strong>à cause de la promiscuité imposée au détenu 24 h
    sur 24 : qui accepterait que son enfant passe par là ? Dans la pratique, c'est la loi de la promiscuité et du plus
    fort (le caïd) qui forme les détenus à devenir pires. </li>
  <li><strong>un état constant d'amertume, de découragement, et ce qui est plus grave, l'anesthésie du moi réel, berceau
    de la récidive. </strong></li>
  <li><strong> une impossibilité de changement réel et durable</strong>, car qui pourrait réellement effectuer un
    travail de réflexion sur lui-même dans un tel programme constant de déstructuration et de dépersonnalisation, et
    dans une telle promiscuité néfaste ? La prison est une fournaise de souffrances. Elle humilie, elle broie et ne
    relève pas. </li>
  <li><strong> la cassure de la cellule familiale </strong>: époux séparés, enfants séparés (la punition, par ricochet,
    de la famille, est profondément injuste et suscite de nouvelles victimes au système, qui n'auront jamais droit à une
    réparation) </li>
  <li><strong>une perte des repères réels avec la vie extérieure</strong> : que penser des détenus qui sortiront avec
    l'euro, alors qu'ils ne s'en seront jamais servi ? </li>
  <li><strong>une coupure avec le monde du travail</strong>, un blanc difficile à cacher dans un CV, assorti d'un casier
    judiciaire chargé qui demeurera un handicap menaçant pour l'avenir. </li>
  <li><strong>une coupure avec les amis, relations</strong>, avec la vie de citoyen à part entière dans la cité </li>
  <li><strong>un massacre définitif de la réputation et de l'honneur</strong>, à cause des articles de presse, et des
    rumeurs, dont les juges pensent qu'ils font partie de la punition : cependant cette même justice ne répare pas ses
    torts lorsqu'elle reconnaît s'être trompée dans les charges contre quelqu'un. Elle ne suscite pas les articles de
    presse qui blanchiront l'accusé lors d'un non-lieu. C'est une grave atteinte à la dignité humaine et une injustice.
  </li>
</ul>
<p><strong>Références</strong> :</p>
<ul>
  <li><em><a href="https://prisons.free.fr/">Prisons : la vérité</a> </em>de Philippe Auzenet</li>
</ul>
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