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<title>Fait</title>
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<p class="exergue">La vérité est plus importante que les faits<br/> <span class="source">Frank Lloyd Wright</span></p>
<p class="exergue">La faute la plus criante chez un témoin est de substituer l'interprétation d'un fait à un fait
  <span class="source">Hynek, J. A.: "<a href="/time/1/9/6/7/12/Hynek_TheUfoGap_Playboy">The UFO Gap</a>", <em>Playboy</em> n° 12, vol. 14, décembre 1967, pp. 144, 146, 267-271</span>
</p>
<p class="exergue">Il n'y a pas de faits, seulement des interprétations <span class="source">Nietzsche: <em>Le gai savoir</em>, &sect;274</span>
</p>
<p>Le terme de "fait" est souvent abusivement utilisé pour désigner un événement "objectif", alors qu'il s'agit
  normalement de relater une <em>observation</em> <span class="note">Observation par nature subjective, cette subjectivité étant censée être réduite par l'utilisation d'instruments ou d'observateurs multiples. Le problème est que celui qui lit et interprète la mesure fournie par un instrument reste toujours aussi subjectif, et que des observateurs multiples ont aussi chacun une subjectivité, généralement différente</span>,
  d'une relation entre événements, où de nombreuses variables peuvent intervenir (conditions de l'environnement, de
  l'observateur, du moment, etc.). En fonction de notre capacité à expliquer ce processus et ces variables, on décrira
  le fait comme extraordinaire ou ordinaire.
</p>
<br/>
<table>
  <thead>
  <tr>
    <td colspan="2" rowspan="2" class="titleCorner"></td>
    <th colspan="2">Relation / processus</th>
  </tr>
  <tr>
    <th>Ordinaire (explicable)</th>
    <th>Extraordinaire <span class="note">Non explicable, et donc inféré comme extraordinaire</span></th>
  </tr>
  </thead>
  <tbody>
  <tr>
    <th rowspan="2">Evénement / variable</th>
    <th>Ordinaire</th>
    <td><a href="index.html">Science</a> établie / orthodoxe <span class="note">Pouvant parfois comporter des faits "anormaux" (au sens "exceptionnel" du terme) mais non extraordinaires pour autant</span>
    </td>
    <td><a href="para">Paranormal</a></td>
  </tr>
  <tr>
    <th></th>
    <th>Extraordinaire</th>
    <td><a href="crypto">Cryptosciences</a></td>
    <td><a href="sur">Surnaturel</a></td>
  </tr>
  </tbody>
</table>
<section>
  <h2>Fait scientifique</h2>
  <p>Comme on le voit, tous les faits ne sont pas étudiables pas la science.</p>
  <p>Un phénomène rare observé une fois et jamais depuis peut-il être étudié par la science ? Malheureusement (ou
    heureusement), non. Avec la <a href="methode">méthode scientifique</a> apparaît la notion de "<strong>fait
      scientifique</strong>", c'est-à-dire un fait pouvant être étudié selon cette méthode. Comme le rappelle
    <span class="people">André Lebeau</span> : <q>Un fait scientifique en matière d'expérimentation c'est un fait
      reproductible, en matière d'observation c'est un fait répétitif. C'est quelque chose qui se répète à intervalles
      suffisamment rapprochés pour qu'on puisse dire : "Il y a quelque chose". Par exemple les sources gamma, c'est pas
      très fréquent, mais c'est maintenant bien répertorié</q> <span class="source">Déjeûner Fouquet's VSD HS, février 1998</span>.
  </p>
  <p>Un fait scientifique est donc :</p>
  <ul>
    <li>en matière d'<em>expérimentation</em> (physique, chimie) : un fait <strong>reproductible</strong>. Ce n'est pas
      la catégorie des faits ufologiques, comme le rappelle <span class="people">Philip Morrison</span> : <q>La
        reproductibilité est souvent listée, en particulier dans les textes élémentaires. C'est
        <a href="crypto/ufo/analyse/absurde">absurde</a> ; personne ne demande à être sommé de reproduire une éclipse ou
        une aurore ou de nombreux autres phénomènes naturels. De nombreuses sciences sur terre seraient éliminées si on
        prenait ce canon au sérieux. La règle de signifie pas vraiment reproductibilité au sens d'une expérience
        reproduite en laboratoire. C'est bien sûr un modèle très rigoureux, mais on ne peut pas toujours l'utiliser </q><span class="source">Morrison, P.: "<a href="/time/1/9/6/9/12/Morrison_AAAS">The Nature of Scientific Proof: A Summary</a>", Symposium de l'<a href="/org/us/asso/AAAS.html">AAAS</a> sur les ovnis, 26-27 décembre 1969, Boston (Massachussetts). Edité dans <span class="people" title="Carl Sagan">Sagan</span>-<span class="people" title="Thornon Leigh Page">Page</span> 1972, pp. 276-290</span>.
      Il est toutefois théoriquement possible de valider une hypothèse <a href="crypto/ufo/OVI.html">OVI</a>s en la
      reproduisant, quand elle ne dépend pas de circonstances non reproductibles (en refaisant passer un
      <a href="/tech/aero/appareil/avion">avion</a> dans les mêmes conditions pour une hypothèse aéronautique, en
      regardant le ciel à peu près au même endroit la nuit suivante — ou
      <a href="/org/eu/fr/asso/cnegu/projet/Saros.html">18 ans plus tard pour la Lune</a> par exemple si on veut être
      précis — pour une hypothèse astronomique, etc.) .
    </li>
    <li>en matière d'<em>observation</em> (<a href="discipline/hard/nat/univ/meteo">météorologie</a>, <a
        href="discipline/hard/nat/univ/astro">astronomie</a>, <a href="/science/crypto/ufo">ufologie</a>) : un
      fait <strong>répétitif</strong>. C'est aussi la catégorie des ovnis, dont la <a href="/time">répétitivité des
        observations n'est plus à montrer</a>.
    </li>
  </ul>
  <p> Mettre en évidence la répétitivité des phénomènes d'ovnis (par les <a href="crypto/ufo/analyse/statistique">statistiques</a>
    typiquement) les rends étudiables par la science. Et, de fait, des <a href="/people/scientifiques.html">scientifiques</a>
    (<span class="people" title="Josef Allen Hynek">Hynek</span>, <span class="people" title="James E. McDonald">McDonald</span>,
    etc.) les ont étudiés.
  </p>
  <section>
    <h3>Données</h3>
    <p>On distingue généralement :</p>
    <ul>
      <li>les <strong>données "molles" </strong>(<em>soft data</em>) : issues de témoins typiquement, et donc
        subjectives
      </li>
      <li>les <strong>données "dures"</strong> (<em>hard data</em>) : issues d'instruments, et donc plus objectives</li>
    </ul>
    <p>La science ne doit-elle donc se baser que sur des données dures ? Ce n'est pas toujours possible, comme le
      rappelle <span class="people">Philip Morrison</span> : <q>Cela ne veut pas dire (...) que l'information
        scientifique, la preuve scientifique, doive être suffisamment "dure", dans le sens qu'elle doive être
        enregistrée objectivement, sans l'intervention spécifique d'un témoin. Où aurait été Darwin si ces
        canons </q><span class="note">Reproductibilité et données dures</span><q> avaient été tous les 2 acceptés ? </q>
      <span class="source">Morrison 1969</span></p>
  </section>
</section>
<span class="source">Williams, Clare: "<a href="/time/1/9/9/7/07/ClareWilliams_CaseForScientificCollaboration_INUFORDigest">La question de la collaboration scientifique</a>", <em>INUFOR Digest, </em>juillet 1997</span>
<span class="source">Sagan, Carl</span><span class="source">. <em>The Cosmic Connection</em>. Garden City, New York, Doubleday, 1973</span>
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