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<!--#include virtual="/header-start.html" --><title>Preuve</title><!--#include virtual="/header-end.html" -->
<p class="exergue">Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve <cite>Euclide</cite></p>
<p class="exergue">L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence <cite>Martin Rees, astrophysicien
  britannique</cite>
</p>
<p class="exergue">Rares sont ceux qui, dans la plupart des domaines, ne préfèrent pas la certitude au doute, mais plus
  rares encore sont ceux qui l'obtiennent <cite>Guillen, Michael : "La logique et la preuve - Un trésor de certitude",
    <i>Invitation aux Mathématiques</i>, p. 17</cite></p>
<section>
  <h2>Niveaux</h2>
  <ol>
    <li>
      <b>Niveau de preuve élevé</b>
      <ul>
        <li>Consensus scientifique</li>
        <li>Méta-analyses d’essais comparatifs randomisés</li>
      </ul>
    </li>
    <li>
      <b>Présomption scientifique</b>
      <ul>
        <li>Essais comparatifs randomisés de faible puissance</li>
        <li>Études de cohorte</li>
      </ul>
    </li>
    <li>
      <b>Niveau de preuve faible</b>
      <ul>
        <li>Études cas-témoins</li>
        <li>Études comparatives comportant des biais importants</li>
        <li>Études rétrospectives</li>
        <li>Série de cas</li>
      </ul>
    </li>
    <li>
      <b>Indices ne relevant pas de la preuve</b>
      <ul>
        <li>Parole d’expert·e (reconnu·e dans son domaine d’expertise)</li>
        <li>Anecdote personnelle, témoignage rapporté</li>
        <li>Rumeur, “bon sens”, sagesse populaire, croyance, opinion</li>
      </ul>
    </li>
  </ol>
  <a class="source" href="https://questionsanimalistes.com/les-niveaux-de-preuve/"></a> <a class="source"
  href="https://cenestquunetheorie.wordpress.com/2018/03/10/methodes-1-ce-nest-quune-theorie-les-differents-niveaux-de-preuve/"></a>
</section>
<section>
  <h2>La charge de la preuve</h2>
  <p>Selon la <a href="methode/index.html">méthode scientifique</a> communément admise, la charge de la preuve (<em>burden
    of proof</em>) revient à l'auteur d'une <strong>affirmation</strong> non encore prouvée. Sans une telle preuve, la
    science continuera à considérer ses <a href="Hypothese.html">hypothèses</a> et <a href="Theorie.html">théories</a>
    comme valides. À cet état de fait, certains partisans d'une théorie non prouvée pourront répondre que <q>l'absence
      de preuve n'est pas la preuve de l'absence</q>, ce qui est tout à fait vrai et pas incompatible avec la
    réservation du jugement du <a href="crypto/ufo/analyse/scepticisme">scepticisme</a> qui se garde d'<strong>affirmer
      l'inexistence</strong> de quelque chose. Une telle affirmation, typique du <a href="methode/Rationalisme.html">rationalisme</a>,
    est en outre indémontrable. Elle est juste supposée vraie au travers d'une croyance soutenue par un réductionnisme
    fort contestable. Un réductionnisme identique à celui utilisé par les partisans d'une <strong>existence par
      défaut</strong> (c.-à-d. si vous ne me prouvez pas que ça n'existe pas, c'est que je suis fondé à croire que ça
    existe). Toute affirmation, négative comme positive, est sujette à des vérifications légitimes (observation validant
    la prédiction d'une théorie typiquement).</p>
</section>
<section>
  <h2>Principe d'économie</h2>
  <p>Le rasoir d'<a href="/people/o/OckhamGuillaume/index.html">Ockham</a> (souvent mal orthographié Occam) est
    fréquemment invoqué pour satisfaire un <q>principe de parcimonie</q> : les entités existantes, selon ce principe, ne
    doivent pas être multipliées plus qu'il n'est nécessaire. Cela signifie que l'on donnera préférence à la plus petite
    théorie possible, avec le moins d'objets possibles dans le modèle attendu, et le moins d'hypothèses <em>ad hoc</em>
    possibles.</p>
  <p>Le principe de parcimonie est en fait plus catégorique que l'idée d'origine émise par <a
    href="/people/o/OckhamGuillaume/index.html">Ockham</a>, qui ne l'émettait que <q>toutes choses étant égales par
    ailleurs</q> (comparer ce qui est comparable, qui produit les mêmes résultats par exemple). Dans la même veine, il
    existe le rasoir d'Hanlon, qui dit <q>N'attribuez jamais à la malice ce qui peut être expliqué de façon adéquate par
      la stupidité</q>).</p>
  <p>Cependant, ce principe, s'il est intéressant, n'est pas une règle absolue, comme le rappelle <span class="people">Philip Morrison</span>
    : <q>C'est un critère puq>t économique ; ce n'est pas le seul guide pour la science — ce n'est en aucune manière un
      guide sûr pour la science. C'est simplement un guide, mais je le trouve assez intéressant</q> <span
      class="source">Morrison, P. : "<a href="/time/1/9/6/9/12/Morrison_AAAS">The Nature of Scientific Proof: A
      Summary</a>", Symposium de l'<a href="/org/us/asso/AAAS.html">AAAS</a> sur les ovnis, 26-27 décembre 1969, Boston (Massachussetts). Edité dans <span
      class="people" title="Carl Sagan">Sagan</span>-<span class="people" title="Thornthon Page">Page</span> 1972, pp.
      276-290</span>. Pour <span class="people">Morrison</span> le témoin doit être considéré comme un instrument
    complexe, avec ses avantages et ses inconvénients comme les autres, et ce qui compte avant tout est de prendre en
    compte correctement l'ensemble des liens reliant le phénomène observé à la mesure.</p>
</section>
<section>
  <h2>Le cas critique</h2>
  <p>Il est souvent imaginé que pour prouver quelque chose, il suffit d'un cas indubitable. Même les sceptiques, à
    l'instar des plus fervents croyants, prétendent qu'un fragment de corps extraterrestre, un bout de vaisseau spatial,
    ou même une soucoupe atterrissant Place de la Concorde devant des caméras télévisées pourraient suffire à installer
    un consensus.</p>
  <p>Cette idée est probablement entretenue par l'histoire de l'acceptation des météorites, suite à une chute de
    météores sur le village de L'Aigle, au début du siècle. Il ne faut pas faire dire à cette histoire ce qu'elle ne dit
    pas. Les scientifiques de l'époque n'ont pas du jour au lendemain changé d'avis suite à cet événement. Jean-Baptiste
    Biot, en allant étudier le phénomène sur place, en récoltant d'autres éléments, a simplement fait de la bonne
    science, et a finit par convaincre. C'est ce que rappelle <span class="people">Marcello Truzzi</span> dans son texte
    ses <a href="/time/1/9/8/9/11/29/Truzzi_ReflectionsOnTheReceptionOfUnconventionalClaimsInScience">réflexions sur la
      réception des déclarations non conventionnelles en science</a> : <q>Bien trop souvent en parapsychologie les gens
      parlent comme si des déclarations cryptoscientifiques étaient faites, comme si une seule expérience critique
      pouvait la prouver. C'est ridicule du point de vue scientifique. L'histoire et la philosophie des sciences a
      montré qu'il n'existe pas d'expérience critique. Une seule expérience ne change pas le corps de la science. Des
      reproductions et des changements de théorie doivent suivre, et peut-être la vision du monde dans son ensemble doit
      changer.</q></p>
  <p>Ainsi, un cas, aussi extraordinaire fut-il, ne constitue généralement pas la preuve d'une généralité. Un bout de
    corps extraterrestre, de soucoupe, un film... seraient faute de toute reproductibilité (un 2ᵉ, 3ᵉ corps, ou bout de
    soucoupe, etc.) simplement qualifiés d'inconnus, de "non expliqués". Probablement même, proposerait-on des
    explications improbables à leur sujet.</p>
</section>
<section>
  <h2>Des preuves extraordinaires</h2>
  <p>Avant que <span class="people">David Hume</span> dise que <q>des déclarations extraordinaires demandent des preuves
    extraordinaires</q> et que <span class="people">Carl Sagan</span> la reprenne, Laplace lui-même avait posé le
    principe selon lequel <q>l'importance de la preuve doit être proportionnée à l'importance de l'allégation</q>.
  </p>
</section>
<section>
  <h2>Jusqu'à preuve du contraire</h2>
  <p>En science, aucune vérité n'est jamais gravée dans le marbre. Il suffit d'éléments contradictoires vérifiables pour
    la remettre en cause :
  </p>
  <blockquote>
    <p>Je dirais que le concept "preuve" fait partie des plus mal compris de la science. Il a une définition technique
      (une démonstration logique que certaines conclusions découlent de certaines suppositions) qui est totalement
      décalé avec la manière dont il est utilisé dans la conversation courante, qui est plus proche de juste "un élément
      très solide en faveur de quelque chose"."
    </p>
    <p>Il y a une différence entre la manière dont les scientifiques parlent et ce que les gens entendent parce que les
      scientifiques ont tendance à avoir la définition la plus stricte à l'esprit. Et selon cette définition, la science
      ne prouve jamais rien ! Donc lorsqu'on nous demande <q>Quelle est votre preuve que nous avons évolué à partir
        d'autres espèces ?</q> ou <q>Pouvez-vous vraiment prouver que le changement climatique est provoqué par
        l'activité humaine ?</q> nous avons tendance à bafouiller et simplement dire "Bien sûr qu'on peut."</p>
    <p>Le fait que la science ne prouve jamais rien, mais crée simplement des <a href="Theorie.html">théories</a> du
      monde de plus en plus fiables et complètes qui restent néanmoins sujettes à des révisions et améliorations, est un
      des aspects-clés de la science qui fait son succès. <span class="source"><a
        href="https://www.preposterousuniverse.com/">Sean Carroll</a></span>
    </p>
  </blockquote>
  <p>Le fait qu'une <a href="Theorie.html">théorie</a> puisse être vraie jusqu'à être éventuellement invalidée ne
    justifie donc pas que n'importe quelle <a href="Theorie.html">théorie</a> soit acceptable, puisque celle-ci doit
    offrir le moyen d'être testée.</p>
</section>
<span class="source">"<a href="https://www.ifrance.com/fsp-faq/usenet-sci-faq/occam-fr.html">Qu'est-ce que le rasoir
  d'Occam ?</a>"</span> <span class="source">Williams, Clare: "<a
  href="/time/1/9/9/7/07/ClareWilliams_CaseForScientificCollaboration_INUFORDigest">La
      question de la collaboration scientifique</a>", <i>INUFOR Digest</i>, 1997-07</span> <span
  class="source"><span class="people">Guérin, Pierre</span>: "Le problème de la preuve en ufologie", in <span
  class="people">Bourret,
        Jean-Claude</span> <i>Le Nouveau défi des ovnis</i>, Paris, France-Empire, 1976</span> <span
  class="source">Sagan,
        C.: <i lang="en">The Cosmic Connection</i>. Garden City, New York, Doubleday, 1973</span>
<!--#include virtual="/footer.html" -->