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<title>Preuve ufologique</title>
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<p class="exergue">Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve <span class="source">Euclide</span></p>
<section>
    <h2> La charge de la preuve</h2>
    <p>Selon la <a href="../../../methode/index.html">méthode scientifique</a> actuelle, la charge de la preuve (<em>burden
        of proof</em>) revient à l'auteur d'une <strong>affirmation</strong> non encore prouvée. Sans une telle preuve,
        la <a href="../../../index.html">science</a> continuera à considérer ses <a href="../../../Hypothese.html">hypothèses</a>
        et <a href="../../../Theorie.html">théories</a> comme valides. A cet état de fait, certains partisans d'une
        théorie non prouvée pourront répondre que <q>l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence</q>, ce qui
        est tout à fait vrai et pas incompatible avec la réservation du jugement du <a href="Scepticisme.html">scepticisme</a>
        qui se garde d'<strong>affirmer l'inexistence</strong> de quelque chose. Une telle affirmation, typique du
        <a href="../../../methode/Rationalisme.html">rationnalisme</a>, est en outre indémontrable. Elle est juste
        supposée vraie au travers d'une croyance soutenue par un réductionnisme fort contestable. Un réductionnisme
        identique à celui utilisé par les partisans d'une <strong>existence par défaut</strong> (i.e. si vous ne me
        prouvez pas que ça n'existe pas, c'est que je suis fondé à croire que ça existe). Toute affirmation, négative
        comme positive, est sujette à des vérifications légitimes (observation validant la prédiction d'une théorie
        typiquement).
    </p>
</section>
<section>
    <h2>Principe d'économie</h2>
    <p>Le rasoir d'<a href="/people/o/OckhamGuillaume">Ockham</a> (souvent mal orthographié Occam) est fréquemment
        invoqué pour satisfaire un <q>principe de parcimonie</q> : les entités existantes, selon ce principe, ne doivent
        pas être multipliées plus qu'il n'est nécessaire. Cela signifie que l'on donnera préférence à la plus petite
        théorie possible, avec le moins d'objets possibles dans le modèle attendu, et le moins d'hypothèses <em>ad
            hoc</em> possibles.
    </p>
    <p>Le principe de parcimonie est en fait plus catégorique que l'idée d'origine émise par
        <a href="/people/o/OckhamGuillaume">Ockham</a>, qui ne l'émettait que <q>toutes choses étant égales par
            ailleurs</q> (comparer ce qui est comparable, qui produit les mêmes résultats par exemple). Dans la même
        veine, il existe le rasoir d'Hanlon, qui dit <q>N'attribuez jamais à la malice ce qui peut être expliqué de
            façon adéquate par la stupidité</q>).
    </p>
    <p>Cependant ce principe, s'il est intéressant, n'est pas une règle absolue, comme le rappelle
        <a href="//MorrisonPhilip.html">Morrison</a> : <q>C'est un critère purement économique ; ce n'est pas le seul
            guide pour la science — ce n'est en aucune manière un guide sûr pour la science. C'est simplement un
            guide, mais je le trouve assez intéressant</q> <span class="source">[Morrison 1969]. </span>Pour
        <a href="//MorrisonPhilip.html">Morrison</a> le témoin doit être considéré comme un instrument complexe, avec
        ses avantages et ses inconvénients comme les autres, et ce qui compte avant tout est de prendre en compte
        correctement l'ensemble des liens reliant le phénomène observé à la mesure.
    </p>
</section>
<section>
    <h2>Le cas critique</h2>

    <p>Il est souvent imaginé que pour prouver quelque chose, il suffit d'un cas indubitable. Même les sceptiques, à
        l'instar des plus fervents croyants, prétendent qu'un fragment de corps extraterrestre, un bout de vaisseau
        spatial, ou même une soucoupe atterrissant Place de la Concorde devant des caméras télévisées pourraient suffire
        à installer un consensus.
    </p>
    <p>Cette idée est probablement entretenue par l'histoire de l'acceptation des météorites, suite à une chute de
        <a href="//Meteore.html">météores</a> sur le village de L'Aigle, au début du siècle. Il ne faut pas faire dire à
        cette histoire ce qu'elle ne dit pas. Les scientifiques de l'époque n'ont pas du jour au lendemain changé d'avis
        suite à cet événement. Jean-Baptiste Biot, en allant étudier le phénomène sur place, en recoltant d'autres
        éléments, a simplement fait de la bonne science, et a finit par convaincre. C'est ce que rappelle
        <a href="//TruzziMarcello.html">Marcello Truzzi</a> dans son texte ses
        <a href="//Documents/Articles/1989-11-29_Zetetism.html">réflexions sur la réception des déclarations non
            conventionnelles en science</a> : <q>Bien trop souvent en parapsychologie les gens parlent comme si des
            déclarations cryptoscientifiques étaient faites, comme si une seule expérience critique pouvait la prouver.
            C'est ridicule du point de vue scientifique. L'histoire et la philosophie des sciences a montré qu'il
            n'existe pas d'expérience critique. Une seule expérience ne change pas le corps de la science. Des
            reproductions et des changements de théorie doivent suivre, et peut-être la vision du monde dans son
            ensemble doit changer.</q></p>
    <p>Ainsi, un cas, aussi extraordinaire fusse-t-il, ne constitue généralement pas la preuve d'une généralité. Un bout
      de corps extraterrestre, de soucoupe, un film... seraient faute de toute reproductibilité (un 2ᵉ, 3ᵉ corps,
        ou bout de soucoupe, etc.) simplement qualifiés d'inconnus, de "non expliqués". Probablement même proposerait-on
        des explications improbables à leur sujet.
    </p>
</section>
<section>
    <h2>Des preuves extraordinaires</h2>

    <p>Avant que <span class="people">David Hume</span> dise que <q>des déclarations extraordinaire demandent des
      preuves extraordinaires</q> et que <a href="/people/s/SaganCarl">Carl Sagan</a> la reprenne, Laplace lui-même
      avait posé le principe selon lequel <q>l'importance de la preuve doit être proportionnée à l'importance de
        l'allegation</q>.
    </p>
</section>
<p><strong>Références</strong> :</p>
<ul>
    <li><a href="https://www.ifrance.com/fsp-faq/usenet-sci-faq/occam-fr.html">Qu'est-ce que le rasoir d'Occam ?</a></li>
    <li><a href="https://homepage.powerup.com.au/%7Eauforn/Clare_Williams_1.htm"></a>Clare Williams,
        "<a href="//Documents/Articles/1997-07_CaseForScientificCollaboration_INUFORDigest_ClareWilliams.html">La
            question de la collaboration scientifique</a>", <em>INUFOR Digest, </em>Juillet 1997
    </li>
    <li><a href="//GuerinPierre/">Guérin, P.</a> "Le problème de la preuve en ufologie", in <a
        href="//BourretJeanClaude.html">Bourret, J.-C.</a> <em>Le Nouveau défi des ovnis</em>, Paris, France-Empire,
      1976
    </li>
    <li><a href="//MorrisonPhilip.html">Morrison, P.</a> "<a href="//Documents/Etudes/1969-12_AAAS/Morrison.html">The
        Nature of Scientific Proof: A Summary</a>", Symposium de l'<a href="/org/us/asso/AAAS.html">AAAS</a> sur les
        ovnis, 26-27 décembre 1969, Boston (Massachussetts)
        <ul>
          <li>Edité dans <a href="/people/s/SaganCarl">Sagan</a>-<a href="//PageThornton.html">Page</a> 1972, pp.
            276-290
          </li>
        </ul>
    </li>
  <li><a href="/people/s/SaganCarl">Sagan, C</a>. <em>The Cosmic Connection</em>. Garden City, New York, Doubleday, 1973
  </li>
</ul>
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