time/1/9/7/4/10/Sturrock_Condon/2.html
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<title>Les scientifiques et le phénomène ovni - Une analyse du Rapport Condon sur le projet du Colorado sur les
ovnis</title>
<meta content="https://www.scientificexploration.org/jse/articles/ufo_reports/sturrock_condon/4.html" name="url"/>
<link href="index.html" rel="start" title="Analyse du Rapport Condon sur le Projet Colorado sur les ovnis">
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<p>
Bien que, comme indiqué en <a href="01/index.html">section 1</a>, la communauté scientifique ait tendu à minimiser la
significativité du phénomène ovni, certains scientifiques individuels ont défendu que le phénomène est à la fois réel
et significatif. De tels points de vue ont été présentés aux <a href="/time/1/9/6/8/07/29/Symposium/index.html">Auditions
du Comité de la Chambre sur la Science et l'Astronautique <span class="source">[Roush, 1968]</span></a> et dans le
livre de <a href="/people/h/HynekJosefAllen/index.html">Hynek</a> (1972). Il est également notable que l'une des
principales sociétés scientifiques nationales, l'<a href="/org/us/asso/AIAA.html">Institut Américain d'Aéronautique et
d'Astronautique</a>, ai mis en place un sous-comité en <a href="../../../../6/7/index.html"> 1967</a> afin d'<q>acquérir
une perspective fraîche et objective sur le phénomène des ovnis</q>. Ce sous-comité publia une <a
href="../../../0/11/UfoAnApraisalOfTheProblem/index_fr.html">déclaration de position</a> <span class="source">[<a
href="/people/k/KuettnerJoachimP/index.html">Kuettner</a>, 1970]</span> et soutint la publication d'analyses de 2
cas d'ovnis <span class="source">[<a href="../../../1/07/UfoEncounter1_AAAS/index_fr.html">McDonald,
1971</a>] [<a href="../../../1/09/ThayerAiaaLakenheath/index_fr.html">Thayer, 1971</a>]</span>, dont chacune fut
considérée par l'équipe Condon. Les versions de l'<a href="/org/us/asso/AIAA.html">AIAA</a> de ces cas sont plus
détaillées que celles trouvées dans le <a href="/time/1/9/6/8/CondonReport/index.html">Rapport Condon</a> et sont
clairement basées sur des données plus détaillées.
</p>
<p>
Dans leurs déclarations publiques (mais pas nécessairement dans leurs déclarations privées ; voir <span
class="source">[<a href="../../../7/Sturrock_ReportSurveyMembershipAASonUFOPhenomenonSummary/index_fr.html">Sturrock,
1978</a>]</span>), les scientifiques expriment une attitude généralement négative envers le problème ovni, et il
est intéressant d'essayer de comprendre cette attitude. La plupart des scientifiques n'ont jamais eut l'occasion de se
confronter aux éléments ayant trait au phénomène des ovnis. Pour un scientifique, la principale source d'information
dure (autre que ses propres expériences ou observations) est fournie par les journaux scientifiques.
</p>
<p>A de rares exceptions, les journaux scientifiques ne publient pas de rapports d'observations d'ovnis. La décision de
ne pas publier est prise par le rédacteur-en-chef sur conseil des reviewers. Ce processus s'auto-renforce : le manque
apparent de données confirme la vision qu'il n'y a rien dans le phénomène ovni, et cette vision va à l'encontre de la
présentation de données pertinentes. Si un phénomène bizarre est rapporté — parfois en termes colorés et émotionnels —
dans la presse populaire, et si des récits sobres du même phénomène ne sont jamais documentés dans des journaux
scientifiques, on pourrait comprendre que les scientifiques en viennent à penser que les rapports sont faux : au
mieux, des <a href="/science/crypto/ufo/enquete/meprise">méprises</a> d'objets et phénomènes familiers, et au pire des
<a href="../../../../../../../enquete/dossier/canular/">canulars</a> délibérés perpétrés sur un public sans sens
critique.
</p>
<p> Tout scientifique consacrant un petit peu de temps à enquêter sur le sujet réalisera rapidement que nombre des
signalements les plus simples et crédibles peuvent, en fait, être interprétés comme des mirages, <a
href="/science/crypto/ufo/enquete/meprise/ballon">ballons</a> météo et autres phénomènes naturels et appareils
technologiques. Une étude plus poussée pourrait révéler des rapports dramatiques qui, si on doit les croire, indiquent
que la <a href="/place/systeme/solaire/planete/terre/index.html">Terre</a> est visitée par les membres d'une
civilisation très avancée, qui est par conséquent <i>présumée</i> être étrangère et extraterrestre, voyageant dans des
appareils se comportent de manière fantastique. Face à une telle possibilité, le scientifique tend à regarder les
implications d'<a href="/science/crypto/ufo/analyse/hypotheses/intelligence/HET">une telle hypothèse</a>. En faisant
ses déductions, il a à sa disposition une grande masse d'informations concernant le système solaire, l'univers, les
lois de la physique et les conditions dans lesquelles des organismes vivants peuvent survivre. En utilisant ces
informations, le scientifique pourrait bien conclure que <a
href="/science/crypto/ufo/analyse/hypotheses/intelligence/HET">l'hypothèse</a> doit être rejetée.
</p>
<p> Un exemple de ce type d'argument est avancé par <a href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> lui-même
<span class="source">[<a href="/time/1/9/6/8/CondonReport/s2/index.html">Condon & Gillmor, 1968, p.
28</a>]</span>. Partant de l'assertion qu'une civilisation extraterrestre doit venir d'une planète du <a
href="/place/systeme/solaire/Soleil/index.html">Soleil</a> ou d'une autre étoile, <a
href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> argue qu'une civilisation basée sur une planète attachée à
une étoile voisine ne mettrait pas en place un voyage pour la Terre avant de savoir si une technologie avancée y a été
établie. A partir de cette considération il estime qu'il n'y a aucune possibilité qu'une telle civilisation visite la
Terre dans les prochaines 10 000 années. Concernant le système solaire, <a href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a>
considère que seules <a href="/place/systeme/solaire/planete/venus/index.html">Vénus</a> et <a
href="/place/systeme/solaire/planete/mars/index.html">Mars</a> pourraient offrir des demeures possibles pour la
vie et argue que notre connaissance de ces planètes n'offre aucun élément en faveur de l'existence de civilisations
avancées sur ces planètes.
</p>
<p> Il apparaît, par conséquent, que la différence d'attitude envers le phénomène ovni de la part des <a
href="/people/scientifiques.html">scientifiques</a> et des membres du public pourrait dans une certaine mesure être
comprise en termes de demandes plus strictes d'éléments et de preuves par les premiers, et en partie par la grande
quantité d'informations disponibles aux premiers qui tend à arguer pour l'interprétation en termes familiers et contre
une explication en termes de civilisations extraterrestres. Cependant, il pourrait bien y avoir d'autres facteurs
influençant les attitudes des <a href="/people/scientifiques.html">scientifiques</a>, tels que la peur du ridicule.
D'autres commentaires pourraient être avancés concernant les attitudes de groupes particuliers de <a
href="/people/scientifiques.html">scientifiques</a>. Pour exemple, les physiciens semblent attacher de
l'importance à de seuls cas concluants : l'évolution de la physique est marquée par des jalons tels que la
démonstration de Thomson de la nature de particle des rayons de cathode, la démonstration de Davisson et Germer de la
nature ondulatoire de l'électron, etc. Cette attitude est, en fait, capsulated par un cas hypothétique de Condon qui
convaincrait tous les scientifiques que les ovnis sont des vaisseaux spatiaux d'une civilisation extra-terrestre <span
class="source">Condon & Gillmor, 1968, p. 26</span> :
</p>
<blockquote>
<p> La question de la RET (Réalité Extra-Terrestre) serait réglée en quelques minutes si une soucoupe volante devait
atterrir sur la pelouse d'un hôtel où une convention de la Société Américaine de Physique se tenait, et que ses
occupants devaient émerger et présenter un papier spécial aux physiciens rassemblés, révélant d'où ils viennent, et
la technologie expliquant comment leur appareil fonctionne. Chercher des questions dans l'assemblée suivrait.
</p>
</blockquote>
<p> Par contraste, l'information concernant les phénomènes astronomiques est typiquement accumulée plus laborieusement.
De plus, l'image émergeant de données astronomiques pourrait pendant de nombreuses années rester non concluante et
peut-être contradictoire. Lorsque l'on note également que les observations astronomiques représentent une activité
passive, essentiellement différente de la conception et la réalisation d'expériences, on pourrait conclure que l'étude
du phénomène des ovnis porte plus de similarités avec la recherche astronomique qu'avec les études en laboratoire des
sciences physiques.
</p>
<p> Le contraste ci-dessus entre les attitudes des physiciens et des astronomes a été overdrawn afin de souligner un
point. La mécanique quantique a émergé de nombreuses années d'études patientes et non spectaculaires des spectres
atomiques, et un very short run d'observations radio a été suffisant pour établir l'existence d'une nouvelle classe
d'objets astronomiques aujourd'hui appelés "radio pulsars" <span class="source">Hewish, Bell, Pilkington, Scott, & Collins, 1968</span>.
</p>
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