time/1/9/7/4/10/Sturrock_Condon/5.html

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<title>Méthodologie scientifique du Projet Colorado</title>
<meta content="https://www.scientificexploration.org/jse/articles/ufo_reports/sturrock_condon/17.html" name="url"/>
<link href="index.html" rel="start" title="Analyse du Rapport Condon sur le Projet Colorado sur les ovnis">
<link href="index.html" rel="contents" title="Les scientifiques et le phénomène ovni">
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<p>Le titre du <a href="/time/1/9/6/8/CondonReport/index.html">Rapport Condon</a> est <q>Etude Scientifique des Objets
  Volants Non Identifiés</q>. Le grand poids attaché à ce rapport par les scientifiques, par le public et peut-être par
  des officiers du Gouvernement Fédéral est basé sur la présomption que l'étude était, en fait, scientifique <span
      class="note">[et également sur la présomption qu'il s'agissait d'une enquête libre et ouverte sans aspects secrets tels qu'un hidden agenda or undisclosed involvement with sources of classified information. Plus plus de commentaires sur cet aspect, voir la Postface]</span>.
  Ceci a été contesté par un certain nombre de personnes, notamment <a href="/people/m/McDonaldJamesE/index.html">McDonald</a>
  (1969) et <a href="/people/h/HynekJosefAllen/index.html">Hynek</a> (1972) qui firent des critiques spécifiques de la
  méthodologie du projet. Ces critiques ne seront pas répétées ici. Les commentaires qui suivent sont de nature plus
  générale.</p>
<p>
  Qu'il existe ou non une "<a href="/science/methode">méthode scientifique</a>" bien définie applicable à tous les
  problèmes scientifiques, le fait est que les pratiques utilisées par les scientifiques varient d'un sujet à l'autre.
  Dans les domaines de recherche où le bruit de fond et/ou la variabilité inhérente sont élevés, tels que
  l'épidemiologie et la <a href="/science/discipline/hard/nat/univ/meteo">météorologie</a>, il est nécessaire de
  développer et utiliser des techniques <a href="/science/crypto/ufo/analyse/statistique">statistiques</a> appropriées
  d'analyse des données. Là où la situation expérimentale est bien contrôlée et où les résultats sont honnêtement
  reproductibles, il pourrait être suffisant et pourrait être souhaitable d'analyser une expérience unique en détails
  méticuleux.</p>
<p>
  Il a été souligné en <a href="2.html">section 2</a> que les physiciens tendent à chercher une expérience
  exceptionnelle qui, prise isolément, prouve ou invalide de manière concluante une hypothèse donnée. Il n'est peut-être
  pas surprenant, par conséquent, que ce soit l'approche adoptée par <a
    href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> pour apréhender les informations qui lui furent rapportées par
  son équipe. Dans une certaine mesure, elle reflète également l'attitude de l'équipe scientifique. Comme exceptions à
  cette règle, on pourrait citer le paragraphe récemment cité de <a href="/people/c/CraigRoyF/index.html">Craig</a>
  <span class="source">[<a href="/time/1/9/6/8/CondonReport/s3/c4/index.html">Condon &amp;
Gillmor, 1968, p. 115</a>]</span>, concernant les <q>Eléments physiques indirects</q>, qui reflète clairement le
  jugement basé sur une <i>accumulation</i> d'indices. Il est également intéressant de mettre en avant que, si l'équipe
  a effectivement recherché 1 ou 2 cas permettant de prouver une hypothèse ou une autre, il aurait été nécessaire de
  consacrer bien plus de temps, d'attention, de main d'œuvre et de ressources à ces cas than appears to have been given
  to any one case.</p>
<p>Le problème des ovnis est peut-être plus proche de l'astronomie que de la physique. Aucune observation de la position
  d'une seule <a href="/place/systeme/solaire/planete/index.html">planète</a> n'établit la loi de Kepler. Aucune
  observation des position et magnitude d'une seule étoile n'établit que le Soleil est dans une galaxie de forme
  discoïdale. Pas plus que les données relatives à une seule étoile ne confirment une théorie proposée d'évolution
  stellaire. En discutant les problèmes astronomiques, il est essentiel de combiner les éléments dérivés de nombreuses
  observations. La solidité des faits observationnels ne pourrait devenir significative que lorsque de grands nombres
  d'observations sont combinés.</p>
<p> En suivant la pratique astronomique comme un guide, on pourrait inférer qu'une 1ʳᵉ étape cruciale dans l'étude
  scientifique des ovnis serait la compilation d'une catalogue. Cela aurait pour conséquence immédiate de tirer des
  conclusions sur une information déjà accumulée (dans de nombreux cas avec de grands efforts et précautions) par
  d'autres organisations. Par exemple, des organisations telles que l'<a href="../../../../../../../Organisation/apro/">APRO
    (Aerial Phenomena Research Organization)</a>, le <a href="/org/us/asso/cufos/index.html">CUFOS (Center for UFO
    Studies)</a>, le <a href="/org/us/asso/mufon/index.html">MUFON (Mutual UFO Network)</a> et le <a
      href="/org/us/asso/nicap/index.html">NICAP (National Investigation Committee for Aerial Phenomena)</a> ont compilé
  des fichiers étendus de cas d'ovnis en utilisant des techniques minutieuses de criblage et d'évaluation. Une
  collection valable de données, qui le projet aurait pu exploiter, fut celle produite par le <a
      href="/org/us/bmi/index.html">Battelle Memorial Institute</a>, sous contrat avec l'<a
      href="/org/us/dod/af/index.html">Air Force</a>, et publiée comme le <a
    href="/time/1/9/5/5/05/05/PBBSR14/index.html">Rapport Spécial Blue Book n° 14</a>. Ceci fut certainement accessible
  au projet, puisqu'il fut déclassé <time>1955</time>.</p>
<p> Il y a, en fait, un grand avantage à tirer de l'utilisation de plus d'une source de données. Les données dérivées
  d'une source ne pourrait être que fausses, ou partiellement fausses, et les mêmes pourraient être vraies pour une
  autre source de données. Si les deux sources de données dégagent des motifs distincts et irreconcilables, on pourrait
  suspecter qu'au moins 1 des 2 sources a été sujette à une réduction biaisée et éventuellement même une fabrication
  délibérée. Si une des sources de données est de la propre équipe scientifique de quelqu'un, il pourrait conclure que
  la faute réside dans l'autre groupe, ou pourrait choisir de vérifier avec attention les méthodes utilisées par sa
  propre équipe.</p>
<p> D'un autre côté, les motifs qui apparaissent <i>de manière cohérente</i> dans les données dérivées de plusieurs
  sources sont bien plus significatives qu'un motif qui s'affiche dans les données d'une source mais pas dans les
  données d'autres sources. Les faits "solides" de ce type ne peuvent être obtenus que par un catalogage minutieux des
  données d'autant de sources responsables que l'on peut trouver. Après qu'un catalogue ait été compilé et que des
  motifs soutenus par le poids des éléments dans le catalogue aient été établis, on peut alors commencer la comparison
  des éléments et hypothèses (un exemple exceptionnel de ce processus est la construction du diagramme de
  Hertzsprung-Russell en astrophysique, qui fournit le test crucial pour toute théorie de l'évolution stellaire). Cette
  procédure est complexe, appelant une organisation minutieuse de travail théorique et réduction des données. Une
  procédure de "comptabilité" pour organiser les nombreux jugements impliqués dans cette étape de recherche scientifique
  a été proposée ailleurs <span class="source">[Sturrock, 1973]</span>, avec application aux problèmes astrophysiques en
  tête. Certains commentaires ultérieurs sur l'étude scientifique des ovnis sont basés sur cet article. </p>
<p>En évaluant un phénomène, il est essentiel de "filtrer" les éléments disponibles. Une procédure-clé de filtrage est
  représentée par la <i>définition</i> du phénomène. A cet égard, la définition de <a
      href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a>, qui a déjà été citée, souffre du défaut de permettre une
  grande partie de "bruit" accompagnant le "signal", quel qu'il soit, qui puisse se trouver dans les données. La plupart
  des personnes étudiant le phénomène des ovnis adopteront une définition plus restrictive telle que celle adoptée par
  <a href="/people/h/HynekJosefAllen/index.html">Hynek</a> (1972), qui recommande qu'un "signalement d'ovni" soit défini
  comme <q>une déclaration par une personne ou des personnes jugées responsables et psychologiquement normales par les
    standards communément admis, décrivant la perception personnelle, visuelle ou aidée par des instruments d'un objet
    ou d'une lumière dans le ciel ou au sol et/ou de ses effets physiques supposés, qui ne spécifie aucun événement
    physique, objet, processus ou événement psychologique connu</q>. Cependant, la définition de ce phénomène ne
  constitue qu'une seule procédure de filtrage. Dans la discussion d'un phénomène complexe tel que celui des ovnis, elle
  devrait être suivie d'autres "filtres" qui pourraient inclure des restrictions sur les éléments autorisés, les schémas
  de classification, etc. Les synthèses de l'équipe fournissent, en fait, un découpage des éléments en catégories, mais
  ceci n'est qu'un schéma d'analyse rudimentaire.</p>
<p> Un autre point important de la <a href="/science">méthodologie scientifique</a> est que, si l'on évalue une
  hypothèse (comme l'<a
      href="/science/crypto/ufo/analyse/hypotheses/intelligence/HET">HET</a>), il est salutaire de considérer cette
  hypothèse comme un membre d'un ensemble complet d'hypothèses mutuellement exclusives. Ce point semble également avoir
  été clairement reconnu par <a href="/people/t/ThayerGordonD/">Thayer</a> <span class="source">[Condon &amp; Gillmor, 1968, p. 116]</span>,
  mais fut apparemment ignoré par <a href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> et par d'autres membres de
  l'équipe du projet.</p>
<p> Finalement, en évaluant une hypothèse, on doit éviter les procédures de réduction des données qui dépendent sur la
  vérité ou la fausseté de cette hypothèse. Dit d'une autre manière, on doit éviter les arguments "dépendants de la
  théorie". Ce prérequis, par-dessus tout, rend l'appréhension du phénomène ovni très difficile : si nous entretenons
  l'hypothèse que le phénomène pourrait être du à une civilisation extrêmement avancée, nous devons faire face à la
  possibilité que nombre des idées que nous acceptons comme de simples vérités pourraient, dans un contexte plus large
  et plus sophistiqué, ne pas être aussi simples et même ne pas être vraies.</p>
<p> Comme argument spécifique, on pourrait attirer l'attention sur l'argument <span class="source">[Condon &amp; Gillmor, 1968, p. 143]</span>
  qu'un ovni supersonique devrait produire un bang sonique. Ceci est certainement vrai pour tout objet supersonique que
  l'homme a construit. Mais nous ne devrions <i>pas </i> supposer qu'une civilisation plus avancée ne pourrait pas
  trouver un moyen ed voyager à des vitesses supersoniques sans produire de bang sonique. <a
      href="/people/p/PetitJeanPierre/index.html">Petit</a> (1986) a prêté une attention particulière à cet aspect des
  rapports d'ovnis et a proposé une procédure impliquant des processus <a
      href="/science/discipline/hard/nat/mat/phys/MHD.html">magnétohydrodynamiques</a> où l'onde de choc d'un objet
  supersonique serait supprimée.</p>
<p> S'il est simple d'indiquer ce prérequis quant à la réduction des données, il n'est en aucun cas simple de le mettre
  en œuvre. Il pourrait, en fait, être nécessaire de procéder par essais et erreurs : chaque fois que quelqu'un se
  trouve dans une impasse, une situation dans laquelle il est impossible de réconcilier les données établies avec une
  quelconque hypothèse explicitement considérée (y compris celle de l'<a
      href="/science/crypto/ufo/analyse/hypotheses/intelligence/HET">HET</a>), on pourrait avoir besoin de revoir le
  processus de réduction des données pour voir si le relâchement d'une hypothèse implicite amènera à une situation dans
  laquelle l'élément peut être réconcilié avec au moins une hypothèse explicite.</p>
<p> Un autre exemple de ce type de situation est la discussion sur les <q>Défaillances d'automobile et de phares </q>
  <span class="source">Voir Craig dans Condon & Gillmor, 1968, pp. 100-108</span>, qui a été discutée en <a
      href="4.html">section 4</a>. Comme nous n'avons noté, la position prise par <a
      href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> et les autres membres de l'équipe du projet est que, si les
  moteurs d'automobiles sont arrêtés, ce phénomène doit être dû aux champs magnétiques associés aux ovnis. <a
      href="/people/c/CondonEdwardU/index.html">Condon</a> et les autres membres de l'équipe ne considèrent apparemment
  pas la possibilité qu'une civilisation avancée puisse connaître et utiliser des processus physiques dont nous ne
  sommes aujourd'hui pas familiers <span class="note"> [encore que cette possibilité soit peut-être la raison la plus intriguante pour laquelle un scientifique soit intéressé à étudier le phénomène ovni]</span>.
  La discussion des bangs soniques et des défaillances de moteurs d'automobiles par l'équipe Condon donne 2 exemples
  typiques d'arguments dépendants d'une théorie.</p>
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